Introduction. L’IRM cérébrale suggère parfois que le début de la SEP est très antérieur aux premiers symptômes neurologiques. Cette phase « pré-symptomatique » pourrait expliquer en partie la variabilité de l’évolution ultérieure.

Objectifs. Par l’analyse des données cliniques et radiologiques d’un groupe de patients ayant subi une IRM avant le début de leur maladie, caractériser la période de temps inconnue qui précède le « début clinique » de la SEP.

Méthodes. Dans cette étude nationale, rétro- et prospective, furent inclus des patients sans symptôme typique de SEP, mais dont l’IRM avait suggéré ce diagnostic, et des patients atteints de SEP ayant subi une IRM avant leur première poussée. Cette période fut explorée par des entretiens structurés chez les patients et chez des contrôles, et les IRM analysées indépendamment des données cliniques. Un questionnaire destiné à dépister les patients concernés fut adressé à 615 neurologues français, d’exercice hospitalier ou libéral.

Résultats. 95 neurologues (42 % des répondeurs) signalèrent au total environ 150 patients remplissant les critères d’inclusion. Les données de 13 patients (âge 17-57) étaient les suivantes : motif de l’IRM : céphalées (7), épilepsie (2), hyperprolactinémie, méningite, polypose nasale, trauma ; critères de Barkhof : 4 patients. Lors du suivi (11 patients) 8 présentèrent des symptômes neurologiques ; l’IRM était alors inchangée (5) ou aggravée (5). Des symptômes neurologiques précédant la première IRM furent trouvés chez 3 patients.

Discussion. Alors que les cas de SEP « pré-symtomatiques » rapportés paraissent rares (McDonnell, 2003, De Sèze, 2005, Siva, 2006), notre étude montre que les neurologues français prennent en charge un grand nombre de ces patients. Beaucoup d’IRM sont demandées pour des céphalées, dont la fréquence semble particulièrement élevée dans la SEP (D’Amico, 2004). Chez deux patients, une épilepsie partielle a précédé de 12 et 13 ans la « première poussée » de SEP.

Conclusion. En France, de nombreux patients sont suivis dès la phase « pré-symtomatique » de la SEP. Les attitudes concernant le diagnostic et le suivi dans cette situation sont très variables. Des résultats actualisés seront présentés.