Maladie de Parkinson - Syndrome parkinsonien chronique secondaire à une intoxication répétée aux insecticides - 02/03/08
Introduction. Des syndromes parkinsoniens réversibles consécutifs à des intoxications brèves aux organophosphorés sont décrits. Nous rapportons le cas d’un syndrome parkinsonien persistant après une exposition répétée aux insecticides.
Observations. Cas n° 05-2248. Un homme de 47 ans, droitier, sans antécédent, consulta en neurologie pour une hypophonie, un ralentissement psychomoteur et une micrographie apparus depuis 1 an. Il travaillait dans des logements insalubres et du fait d’une phobie des insectes, s’aspergea quotidiennement pendant 10 ans d’une bombe entière de solution insecticide composée de dichlorvos (organophosphoré), permethrine (pyrèthre) et white-spirit. A l’examen neurologique, il présentait un syndrome extrapyramidal akinéto-hypertonique bilatéral et symétrique et un dysfonctionnement frontal. Un tremblement de repos des 2 membres supérieurs débuta 6 ans après les premiers signes puis des hallucinations visuelles apparurent. Différents traitements antiparkinsoniens furent successivement administrés sans aucune efficacité. Les symptômes s’enrichirent d’un syndrome pseudo-bulbaire, des troubles du sommeil (insomnie, hypersomnie diurne puis troubles du sommeil paradoxal) et un syndrome démentiel de type sous-cortico-frontal (MMS = 24, Mattis = 119, BREF = 10). Le bilan du cuivre et l’IRM cérébrale étaient normaux. La tomoscintigraphie cérébrale au DAT-scan montrait une importante diminution de la fonction dopaminergique présynaptique bilatérale prédominant à gauche.
Discussion. Les intoxications aux organophosphorés compliquant une pulvérisation d’insecticides sont souvent aiguës. Elles s’accompagnent de syndromes extrapyramidaux atypiques transitoires, peu dopa-sensibles associés à des mouvements choréoathétosiques. Les expositions prolongées, plus rares, associent troubles extrapyramidaux et neuropsychiatriques. Les hypothèses physiopathologiques suggèrent un dysfonctionnement mixte cholinergique et dopaminergique.
Conclusion. L’étiologie de la maladie de Parkinson sporadique est multifactorielle. La relation pesticides/maladie de Parkinson est évoquée suggérant l’implication de facteurs environnementaux. Cette observation en est l’illustration.
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Vol 163 - N° SUP4
P. 160 - avril 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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