Difficultés d’interprétation de la MMN chez le patient comateux : analyse descriptive de 100 réponses et corrélation au devenir clinique - 06/06/16
Résumé |
Contexte |
Chez les patients comateux, la corrélation entre la présence d’une mismatch negativity (MMN) et un pronostic d’éveil favorable est désormais validée. Cependant, en pratique courante, nous sommes confrontés à des difficultés d’interprétation de la MMN, celle-ci étant souvent de morphologie altérée. L’objectif de ce travail est d’évaluer la morphologie et la latence des différences obtenues entre la réponse aux sons fréquents et celle aux sons rares et d’étudier si certaines différences atypiques ont une valeur pronostique équivalente à la présence d’une MMN.
Méthodes |
Nous avons étudié de façon rétrospective les 100 derniers patients adultes ayant bénéficié d’un bilan électrophysiologique dans notre service dans le cadre d’un non-éveil de coma, après arrêt des sédations, et pour lesquels nous disposions d’un recul clinique suffisant afin de les répartir en 4 catégories : décès, état végétatif (EV), état de conscience minimal (MCS), éveil. Les patients ne présentant pas de N100 aux stimulations fréquentes ont été exclus. Pour analyser les variantes morphologiques, nous avons classé les réponses en 5 catégories : MMN typique, absence de différence, différence avant le N100, différence après 200ms et différence de latence attendue mais de morphologie atypique.
Résultats |
Dans notre série, 66 % des différences sont faciles à interpréter (MMN typique ou absence de réponse) mais 34 % sont atypiques. Parmi les 21 patients présentant une MMN normale, aucun n’est en EV permanent. Parmi les 45 patients n’ayant pas de MMN, 22 ont une évolution favorable (éveil ou MCS). Une négativité de latence précoce est retenue chez 6 patients : 4 ont une évolution défavorable (EV ou décès). Neuf patients présentent une négativité tardive : 7 d’entre eux ont évolué favorablement (MCS ou éveil). Une différence de morphologie atypique est retrouvée chez 20 patients : pour les 11 cas d’évolution favorable, cette MMN atypique se constitue à partir d’un complexe N100-P200 ample lors des stimulations fréquentes alors que dans le groupe d’évolution défavorable, la morphologie du complexe N100-P200 est altérée pour les stimulations fréquentes et rares. En conclusion, dans un tiers des cas, l’interprétation de la MMN chez le patient comateux est difficile et il serait utile de poursuivre cette analyse morphologique des réponses de façon prospective à la recherche d’autres indices pronostiques tels que la morphologie du complexe N100-P200 ou la présence d’une négativité tardive.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Coma, MMN, Pronostic
Plan
Vol 46 - N° 2
P. 105 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?