L’intérêt particulier porté aux LNH est dû à l’augmentation de leur incidence. Cette augmentation reste largement inexpliquée et l’implication de facteurs de risque d’origine environnementale et professionnelle est fortement suspectée.

L’objectif principal de notre étude est de déterminer les facteurs de risque associés à survenue des lymphomes malins non hodgkiniens.

C’est une étude analytique de type cas-témoin menée de janvier à juin 2014, les cas sont des sujets atteints de LNH confirmés par étude histologique, suivis au niveau du service d’hématologie du CHU de Sid Bel-Abbès, les témoins sont des sujets suivis par le service de médecine du travail et indemnes d’hémopathie maligne. Les cas et les témoins sont appariés selon le sexe et l’âge du diagnostic des cas. Le recueil des données a été effectué par un questionnaire anonyme préétabli par d’autres enquêtes antérieures. Il comporte des données sociodémographiques, les habitudes de vie, l’histoire professionnelle et des données relatives à la maladie.

Au total, 53 cas et 113 témoins ont été inclus dans cette étude. L’analyse univariée a permis de mettre en évidence que le risque de survenue de LNH était significativement associé à la présence de maladie auto-immune préexistante(OR=2,345 ; IC 95 % : 1,036–5,311), l’habitat en milieu rural (OR=4,383 ; IC 95 % : 2,160–8,892), la consommation d’eau de puits de source ou de rivière (OR=2,327 ; IC 95 % : 1,166–4,645), le travail en agriculture (OR=5,977 ; IC 95 % : 2,264–15,77), l’exposition aux pesticides (OR=3,097 ; IC 95 % : 1,086–8,837) et contact avec les animaux (OR=2,632 ; IC 95 % : 1,296–5,344).

Compte tenu des résultats préliminaires de cette étude, on a identifié six facteurs de risque des LNH : un facteur personnel, deux facteurs environnementaux, trois facteurs professionnels. D’où la nécessité de compléter cette analyse par une régression logistique multivariée et de nouveaux travaux prospectifs, multicentriques et à plus grande échelle.