Exposition à l’amiante et cancer colo-rectal : résultats de la cohorte ARDCO (Asbestos-Related Diseases COhort) - 02/06/16
, Isabelle Thaon 1, Fabrice Hérin 2, Benedicte Clin-Godard 3, Amandine Luc 1, Gaelle Coureau 4, Patrick Brochard 4, Soizick Chamming's 5, Antoine Gislard 6, Pilar Galan 7, Serge Hercberg 7, Pascal Wild 8, Pascal Andujar 9, Jean-Claude Pairon 9Résumé |
Contexte |
Plusieurs travaux ont rapporté l’existence d’un lien possible entre une exposition professionnelle à l’amiante et le risque de cancer colo-rectal. Toutefois, les différentes études disponibles sont discordantes et le CIRC dans sa dernière évaluation de 2012 n’a retenu qu’un lien probable. Le but de cette étude est de rechercher l’existence d’une association éventuelle entre ce type de cancer et l’amiante au sein de l’étude de cohorte « Asbestos-Related Diseases COhort » (ARDCO).
Méthodes |
Entre 2003 et 2005, plus de 16 000 volontaires retraités ou sans emploi, ayant été exposés professionnellement à l’amiante ont été inclus dans un programme de dépistage des pathologies bénignes de l’amiante par TDM. Depuis, un suivi annuel des prises en charge pour cancer en ALD ou en MP a été effectué jusqu’en 2014 et permet d’approcher l’incidence des cancers dans cette cohorte. Les expositions à l’amiante ont été expertisées de manière indépendante par plusieurs hygiénistes industriels et ont été caractérisées selon un indice d’exposition cumulée (IEC) sur la carrière entière. En 2011, un questionnaire complémentaire a été envoyé à l’ensemble des sujets, permettant de recueillir les principaux facteurs de risque du cancer colo-rectal chez un échantillon de sujets appelé ARDCO-NUT. Les analyses statistiques reposent sur le modèle de Cox, avec prise en compte du tabagisme, de l’IEC et de la latence pour l’amiante, et des principaux facteurs de risque alimentaires (alcool, viande rouge), personnels (IMC) et familiaux (polypes) du cancer colo-rectal.
Résultats |
Près de 14 500 hommes ont été retenus pour cette analyse, dont 3769 ont répondu au questionnaire complémentaire. Dans la cohorte globale ARDCO, une relation dose-réponse est mise en évidence entre le risque de cancer colique et l’IEC à l’amiante (hazard risk=1,14 [1,04–1,26]) après ajustement sur le tabagisme et la latence de l’exposition à l’amiante. Après stratification sur la latence (moins de 40ans, 40ans et plus), une relation plus forte est mise en évidence pour une latence<40ans (HR=1,57 [1,25–1,98]). Les analyses effectuées sur l’échantillon ARDCO-NUT confirment ces résultats, après prise en compte des facteurs de risque du cancer colique. Aucune relation significative n’est observée avec le cancer du rectum considéré seul.
Conclusions |
Cette étude est en faveur d’une relation dose-réponse entre l’exposition à l’amiante et le cancer du colon, après prise en compte des principaux facteurs de risque de ce cancer.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer du colon, Amiante, Épidémiologie, Relation dose-réponse
Plan
Vol 77 - N° 3
P. 498 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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