Surveillance biologique de l’exposition aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) lors de l’application d’enrobés bitumineux - 02/06/16
Résumé |
Introduction |
Les bitumes issus du raffinage du pétrole sont utilisés pour l’application d’enrobés routiers. De nombreux HAP sont émis à partir des liants bitumineux, incluant des composés gazeux et particulaires (dont certains cancérogènes). Du fait de modifications récentes des conditions d’application des bitumes (enrobés tièdes, aspiration des fumées), une nouvelle évaluation de l’exposition professionnelle aux HAP a été conduite.
Matériels/méthodes |
Une surveillance des expositions a été réalisée par des métrologies atmosphériques individuelles (prélèvements et analyses de 17 HAP) en complément d’une surveillance biologique basée sur le recueil de 2 échantillons urinaires en début et fin de poste, avec analyse des métabolites du pyrène (1-OHP), benzo(a)pyrène (3-OHBaP), naphtalène (1- et 2-naphtols), fluorène (1- 2- 3- 9-fluorénols) et phénanthrène (1- 2- 3- 4- 9-phénanthrols). L’étude a été conduite sur 10 chantiers/36 travailleurs, dont 9 conducteurs de finisseur, 9 régleurs, 14 opérateurs râteau et 4 autres postes. Les analyses ont été réalisées par HPLC-fluorescence et GC-spectrométrie de masse au Laboratoire de toxicologie professionnelle et environnementale du CHU de Grenoble.
Résultats |
Les concentrations urinaires de 1-OHP sont faibles, très influencées par tabagisme (moyennes géométriques MG de 0,05 et 0,10μmol/mol de créatinine en fin de journée chez les non-fumeurs et fumeurs), et dans leur majorité largement inférieures aux valeurs recommandées en milieu professionnel (1μmol/mol). Les niveaux de 3-OHBaP sont extrêmement faibles, souvent indétectables avec un maximum de 0,17nmol/mol de créatinine (niveaux recommandés<0,4nmol/mol). Les naphtols sont retrouvés à des niveaux similaires à ceux de la population générale. Les fluorénols et phénanthrols bien que très faibles sont supérieurs à ceux de témoins. Les niveaux de fin de journée de 1-OHP, 3-OHBaP, et 2- 3-fluorénols sont supérieurs à ceux de début de journée. Les principaux paramètres expliquant la variabilité des concentrations des biomarqueurs sont le tabagisme, le % de liant bitumineux et la T° d’application des enrobés.
Conclusions |
Lors de l’application d’enrobés bitumineux, les expositions sont faibles pour les HAP gazeux et très faibles pour les particulaires (notamment BaP), avec une cohérence entre la surveillance biologique et la métrologie atmosphérique. L’utilisation de bitumes tièdes et le faible pourcentage de liants bitumineux permettent de diminuer encore les expositions aux HAP ce qui va dans le sens des recommandations ANSES (2013). L’efficacité des systèmes d’aspiration des fumées est en cours d’évaluation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Surveillance biologique, HAP, Bitumes
Plan
Vol 77 - N° 3
P. 476 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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