Les radiodermites sont des complications inévitables des traitements par radiothérapie. En France, depuis quelques années, force est de constater une nette diminution des grades sévères. Cela est très probablement le fait du remplacement des appareils de radiothérapie au cobalt (rayons γ) par les accélérateurs linéaires (rayons X), d'une part, et de l'avènement de nouvelles techniques, d'autre part (permettant de cibler précisément les zones à traiter tout en épargnant au maximum les autres organes). Les recommandations pratiques dans ce domaine sont très pauvres. L'evidence-based medicine ne permet d'émettre que peu de recommandations : pour limiter les radiodermites aiguës, le lavage à l'eau et au savon doux, la non-interdiction de l'utilisation des déodorants, les applications de corticoïdes topiques en prévention de l'inconfort et du prurit, et de crème à base de sulfadiazine argentique pour diminuer la sévérité des réactions cutanées dans les irradiations mammaires ; dans les radiodermites chroniques : les lasers à colorant pulsé, la pentoxifylline et la vitamine E ont montré une efficacité pour améliorer les télangiectasies et la fibrose. L'impact de ces séquelles sur la qualité de vie des patients est un élément majeur à prendre en compte. Les cliniciens (radiothérapeute et/ou dermatologue) ont un rôle déterminant dans cette prise en charge.