Dimensions multiples de la fatigue d’origine neurologique : différences entre l’accident vasculaire cérébral et la sclérose en plaques - 01/03/08
S. Gramigna [1],
M. Schluep [1],
F. Staub [1],
L. Bruggimann [1],
S. Simioni [1],
J. Bogousslavsky [2],
J.M. Annoni [1 et 3]
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Introduction. La fatigue se définit par une difficulté à maintenir une activité mentale ou physique de manière performante. Cette étude a pour but de démontrer l’aspect pluridimensionnel de ce symptôme en comparant les caractéristiques de la fatigue sur deux groupes de patients souffrant d’affections neurologiques différentes mais ayant un handicap neurologique faible et comparable : un groupe de patients AVC (accident vasculaire cérébral mineur) et un groupe de patients SEP (sclérose en plaques). Méthodes. Le groupe AVC était composé de 79 patients, dont le score à l’échelle du « National Institute of Health Stroke » (NIHSS) était inférieur à 3 un an après l’AVC, et le groupe SEP de 39 patients dont le diagnostic avait été posé depuis moins de 5 ans, avec un score inférieur à 3 à l’« Expanded Disability Status Scale » (EDSS). Tous les patients ont répondu à un questionnaire d’auto-évaluation de la fatigue, le « Fatigue Assessment Instrument » (FAI). Ils n’étaient ni déprimés ni anxieux, et les deux groupes étaient appariés pour le déficit fonctionnel, le handicap et les séquelles cognitives. Résultats. 29 p. 100 des patients AVC et 46 p. 100 des patients SEP (p ≪ 0,05) avaient une fatigue significative (score de sévérité supérieur à 4 à la FAI). Une analyse de régression linéaire multiple a montré que les scores de sévérité, spécificité et impact psychique étaient plus sévères dans le groupe SEP. Dans une analyse item par item, le groupe SEP avait un score plus élevé surtout dans les trois items de la sous-échelle décrivant l’impact psychique (c’est-à-dire l’impact mental et affectif) engendré par la fatigue. La fatigue des patients AVC tendait à mieux répondre au sommeil. Les conséquences de la fatigue sur le fonctionnement physique, social, et familial étaient semblables. Lorsque seuls les sous-groupes des patients avec un score de sévérité FAI supérieur à 4 étaient analysés, l’impact psychique était plus élevé chez les patients SEP. Discussion. Ces résultats confirment l’existence d’une fatigue d’origine cérébrale dans les deux populations, mesurable par des questionnaires adaptés. Elle est plus fréquente et plus sévère dans le groupe SEP. L’impact psychique et mental de cette fatigue est plus marqué dans le groupe SEP, alors que les conséquences physiques, professionnelles et sociales sont identiques dans les deux populations.
Fatigue in neurological disease: different patterns in stroke and multiple sclerosis. |
Introduction. Fatigue is a complex, subjective experience, frequent in multiple sclerosis (MS) and stroke patients. The tiredness these patients experience can take on many features depending not only on the cerebral location of the lesions and mood aspects, but also on the pathophysiology of the disease. Thus, it is reasonable to expect that fatigue may have different implications in MS and stroke. The aim of the present work was to compare fatigue syndrome in these two populations. Patients were matched for handicap. Materials and Methods. Seventy-nine stroke and 39 MS outpatients were included with the following inclusion criteria: i) patients with possible or relapsing-remitting MS with an Expanded Disability Status Scale (EDSS) score ≪2.5, disease duration ≪6 years, and stable medical condition for at least 6 weeks; ii) stroke patients with mild neurological impairment, i.e. scoring ≪3 at the National Institute of Health Stroke Scale (NIHSS) one year after stroke; iii) absence of functional impairment (Barthel index =100) and similar negligible handicap (Rankin scale ≪2 for both groups); no or mild cognitive deficit; iv) neither DSMIV criteria of depression, nor significant anxious/depressive symptoms (Hospital Anxiety and Depression scale; HAD; score ≪8) in both groups. The Fatigue Assessing Instrument (FAI) was used to assess fatigue. Results. Twenty-nine percent of stroke and 46 p. cent of MS patients had a significant score on the FAI (p≪0.05). Multiple regression analysis using groups, gender and age as factors showed a group effect in 3 out of 4 subscales: MS patients scored higher than stroke patients mainly for psychic impact (4.86 vs. 3.28), but also for severity (mean 3.86 vs. 2.97) and specificity (4.36 vs. 3.32). Response to rest (5.36 vs. 6.06) only tended to be better in the stroke group. In the subpopulation with significant fatigue scores, psychic impact was more elevated in the MS group. The functional consequence of fatigue in physical, professional and social activities were similar. Discussion. Fatigue was more severe in MS than stroke patients, independently of disability. The most significant factor in the MS group was the psychic impact, reflecting impaired motivation, concentration and irritability, despite the absence of depression. However, subjective consequences of fatigue on work, family and leisure activities were comparable in both groups.
Mots clés : Fatigue , Accident vasculaire cérébral , Sclérose en plaques , Impact psychique
Keywords:
Fatigue
,
Stroke
,
Multiple sclerosis
,
Behaviour
,
Psychic impact
Plan
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 163 - N° 3
P. 341-348 - mars 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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