Les maladies autoinflammatoires inclassées existent-t- elles? A propos de 56 cas adultes - 26/05/16
Centre de référence de la fièvre méditerranéenne familiale et des amyloses d’origine inflammatoires
Résumé |
Introduction |
Les maladies auto-inflammatoires sont des maladies associées à des anomalies de l’immunité innée le plus souvent d’origine génétique. Elles se présentent généralement avec des épisodes récurrents de fièvre associée à des symptômes cliniques non spécifiques tels que: arthralgies, douleurs abdominales, lésions cutanées et un syndrome inflammatoire biologique constant en crise. Quand aucune mutation génétique n’est identifiée et aucun critère pour une maladie systémique vérifié et quand aucune infection chronique n’est mise en évidence, on parle alors de « maladie auto-inflammatoire inclassée ».
Patients et méthodes |
Nous décrivons une série de 56 patients avec maladie auto-inflammatoire inclassée parmi 350 patients adressés au centre national français de référence adulte des maladies auto-inflammatoires de 2013 à 2016. Les données cliniques, biologiques et génétiques ont été collectées prospectivement.
Résultats |
Les 56 patients étaient 28 hommes et femmes d’âge médian à la consultation de 34.5ans [extrêmes 16–79]. Vingt-quatre d’entre eux étaient originaires du bassin méditerranéen (43 %). L’âge médian du début des symptômes était de 18ans [extrêmes 1–60]. Dans dix-neuf cas, d’autres membres de la famille avaient des symptômes identiques (34 %). Huit patients étaient consanguins (14 %), dont 4 patients avec plusieurs cas familiaux (50 %). Tous les patients avaient en crise une fièvre élevée (39–40°C) pendant une durée médiane de 5jours [extrêmes 1–60] et à la fréquence médiane de 4 fois par an [extrêmes 1–30] avec une concentration de protéine c-réactive élevée, à 100mg/L en médiane. Les principaux symptômes associés étaient des douleurs abdominales (52 %), des arthralgies, (50 %), des lésions cutanées (48 %) dont érythème et urticaire, des céphalées (28 %), des aphtes (25 %) et plus rarement des adénopathies, une surdité, des manifestations allergiques. Vingt patients avaient dans leur famille des maladies inflammatoires, dont le plus fréquemment des maladies de Crohn (n=7) et des sarcoïdoses (n=4), parfois les deux. Aucun patient n’a développé d’amylose inflammatoire. Aucune mutation n’a été détectée par séquençage par la technique Sanger dans les gènes des patients atteints de maladies auto-inflammatoires historiques lorsqu’elle était demandée, orientée par la clinique (MEFV, NLRP3, TNFRSF1A, MVK, NLRP12). Divers traitements ont été donnés, y compris la colchicine au long cours (39 %), avec une efficacité chez un tiers des patients, et les corticoïdes en crise (14 %) avec ou sans efficacité.
Conclusions |
Parmi les maladies auto-inflammatoires il existe donc bien des maladies inclassées. Cette catégorie, les maladies auto-inflammatoires inclassées n’est pas si rare et constitue un challenge diagnostique et thérapeutique. Compte tenu de la découverte annuelle de nouveaux gènes impliqués dans les maladies auto-inflammatoires, en particulier ces trois dernières années, il y a de l’espoir dans la recherche de nouvelles maladies monogéniques chez les patients avec maladie auto-inflammatoire inclassée avec des techniques de biologie moléculaire, comme le séquençage de nouvelle génération ou l’exome.
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Vol 37 - N° S1
P. A68 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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