Évaluation du risque cardiovasculaire au cours du lupus systémique : résultats préliminaires d’une cohorte française de 159 patients - 26/05/16
Résumé |
Introduction |
Les patients atteints d’un lupus systémique ont un sur-risque de développer des maladies cardiovasculaires. Il n’y a cependant aucune donnée concernant la population française. Or, le risque cardiovasculaire est très variable en fonction du pays d’origine ou de résidence des patients étudiés. Nous avons évalué la prévalence de l’athérosclérose infraclinique au sein d’une cohorte française de patients lupiques.
Patients et méthodes |
Nous avons analysé les données rétrospectives et transversales de patients atteints d’un lupus systémique ayant fait l’objet d’un dépistage d’athérosclérose infraclinique entre janvier 2014 et février 2016. Le diagnostic de lupus systémique reposait sur les critères de l’ACR. Les données cliniques et biologiques sur le lupus et les facteurs de risque cardiovasculaire habituels étaient recueillies le jour de la visite. Les patients avaient un examen doppler des vaisseaux du cou pour la recherche de plaques carotidiennes et la mesure de l’épaisseur intima–media et un scanner recherchant des calcifications coronaires (score calcique). Le score calcique était classé en 4 catégories : 0 ; 1 à 99 ; 100 à 399 et ≥ 400.
Résultats |
159 patients ont été initialement inclus. Parmi ces 159 patients, 12 (7,5 %, 8 femmes et 4 hommes) avaient des antécédents cardiovasculaires connus : 5 coronaropathies et 7 accidents vasculaires cérébraux. Les 147 patients (128 femmes et 19 hommes) sans événement clinique cardiovasculaire ont été inclus dans l’analyse ultérieure. L’âge moyen de la population était de 40,5ans±12,4. 23,1 % des patients présentaient une hypertension artérielle, 20,4 % un tabagisme actif, 5,4 % un diabète, 3,4 % une dyslipidémie et 2,7 % un antécédent familial de maladie cardiovasculaire. Leur indice de masse corporelle moyen était de 24,7kg/m2±5,1. 60 % de la population d’étude avait une durée de maladie d’au moins 10ans et 19,2 % présentaient un score de séquelle SLICC/SDI>0. La durée médiane de suivi avant la recherche de l’athérosclérose était de 12 années (IIQ [6 ; 18], recul maximal de 36ans). La prévalence des plaques carotidiennes était de 18 % (16 % chez les femmes et 33 % chez les hommes, p=0,1). La valeur médiane de l’ épaisseur intima–media était 0,52mm (IIQ, [0,45 ; 0,6]). 18 % des patients avaient un score calcique non nul : 11 % entre 1 et 99 ; 3,4 % entre 100 et 399 et 3,4 % ≥ 400. En analyse multivariée, la présence d’une plaque carotidienne était significativement associée à l’âge et à l’ancienneté du lupus avec un odds ratio (OR) par année supplémentaire égal à respectivement 1,16 (IC95 %, 1,07–1,26) et 1,09 (IC95 %, 1,00–1,19). La présence d’un score calcique positif était significativement associée à l’âge [OR (IC95 %) à 1,34 (1,16–1,55) par année supplémentaire], au tabagisme [OR (IC95 %) à 9,48 (1,79–50)] et à la présence d’une néphropathie lupique [OR (IC95 %) à 8,43 (1,10–65)]. Une EIM plus importante était significativement associée à l’âge avec une augmentation moyenne de 7μm par année supplémentaire (IC95 %, 5–10) et à la présence d’un diabète avec une épaisseur intima–media en moyenne plus grande de 160 micromètres (IC95 %, 70–250) chez les sujets diabétiques par rapport aux non-diabétiques. Le traitement par glucocorticoïdes et la présence d’anticorps antiphospholipides n’étaient pas significativement associés à un risque accru d’athérosclérose infraclinique.
Conclusions |
Dans cette cohorte de patients jeunes, la prévalence de l’athérosclérose infraclinique est importante. Elle était associée à des facteurs de risque cardiovasculaires classiques tels que l’âge, le tabagisme et le diabète ainsi qu’à des facteurs de risque directement liés au lupus tels que l’ancienneté de la maladie et la présence d’une glomérulonéphrite.
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Vol 37 - N° S1
P. A55 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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