Évaluation du coût de prise en charge de l’artérite à cellules géantes avec ou sans pseudopolyarthrite rhizomélique - 26/05/16
Résumé |
Introduction |
L’artérite à cellules géantes est la vascularite des vaisseaux de gros calibre la plus fréquente. Cette maladie touche les patients âgés, 75ans en moyenne, se caractérise habituellement par une altération de l’état général, des céphalées inhabituelles, une claudication de la mâchoire, des manifestations ophtalmologiques et est associée dans 40 à 60 % des cas à une pseudo-polyarthrite rhizomélique. Le poids médico-économique de cette pathologie chronique est peu connu, ni si la présence d’une pseudo-polyarthrite rhizomélique associée à l’artérite à cellule géante influence celui-ci. L’objectif de notre étude est d’évaluer le coût de prise en charge de l’artérite à cellule géante avec ou sans pseudo-polyarthrite rhizomélique et ses différents postes de dépense.
Matériels et méthodes |
La cohorte Apogéé (artérite en population générale) a inclus de manière rétrospective les cas incidents d’artérite à cellule géante identifiés à partir des bases de données de l’Assurance maladie, à l’échelon de la région Midi-Pyrénées, entre janvier 2005 et décembre 2008 puis suivis jusqu’en avril 2011. Seul les cas incidents avec un suivi supérieur à 6 mois étaient retenus pour analyse. L’analyse économique a été réalisée du point de vue de l’Assurance maladie. Les coûts directs médicaux (i.e. hospitalisations, soins ambulatoires, pharmacie, équipements médicaux) et non médicaux (i.e. transports) ont été pris en compte. Le coût de la prise de l’artérite à cellule géante sera évalué puis discrétisé par tranche de temps (6 mois) et par postes de dépenses (i.e. hospitalisations, actes médicaux, consultations, soins paramédicaux pharmacie, équipement médical et transports). Les différents coûts de prise en charge des patients atteints d’artérite à cellule géante sans pseudo-polyarthrite rhizomélique seront comparés à ceux des patients atteints d’artérite à cellule géante avec pseudo-polyarthrite rhizomélique. L’effet moyen de la complication de pseudo-polyarthrite rhizomélique sur le coût moyen de prise en charge sera évalué à l’aide d’un modèle de type « population average model ». Ces modèles, à l’aide d’équations particulières, permettent de prendre en compte l’aspect longitudinal des données.
Résultats |
Notre cohorte comprenait 103 cas incidents d’artérite à cellule géante : 100 avaient un suivi supérieur à 6 mois, dont 78 (78 %) femmes d’âge moyen de 74,8 (±8,89) ans et suivis en moyenne pendant 49,3 (±12,9) mois ; 54 avaient aussi une pseudo-polyarthrite rhizomélique. Les coûts moyens annuels de la prise en charge des patients sans pseudo-polyarthrite rhizomélique étaient de 5636€ (±6263) la première année, 4920€ (±5997) la seconde, 4231 (±5350) la troisième année, contre 8138€ (±10 099), la première année, 8668€ (±10 032), la seconde et 7164€ (±8122) la troisième pour les patients ayant une artérite à cellule géante avec pseudo-polyarthrite rhizomélique. Il y avait donc une différence de coût de 9181€ sur trois ans pour la prise en charge de l’artérite à cellule géante avec ou sans pseudo-polyarthrite rhizomélique. La différence était de 11 034€ à 5ans. Cette différence dans les 3 premières années de suivi provenait majoritairement des hospitalisations (52 %), des actes de pharmacie (14 %) ainsi que des actes paramédicaux (13 %). Les résultats obtenus avec le modèle multivarié ont montré une diminution significative du coût de prise en charge de l’artérite à cellule géante de 32 % entre les trois premières années et la quatrième et cinquième années (RR=0,68 ; p=0,022). Pour les patients atteints d’artérite à cellule géante, l’association avec une pseudo-polyarthrite rhizomélique entraîne une augmentation significative de 60 % du coût moyen de prise en charge (RR=1,60 ; p=0,041). Ces résultats ont été ajustés sur l’âge, le sexe et sur les antécédents de diabète.
Conclusions |
Cette étude est la première à notre connaissance à s’intéresser au surcoût de la prise en charge de l’artérite à cellule géante causée par la pseudo-polyarthrite rhizomélique ; elle montre une augmentation importante du coût de cette prise en charge. Cette différence de coût est principalement due aux hospitalisations, aux actes de pharmacie et aux actes paramédicaux. En outre, l’aspect longitudinal de nos analyses confirme que ce surcoût est supporté par les 3 premières années de la maladie, intervalle pendant lequel la majorité des patients sont exposés à une corticothérapie et au cours duquel l’essentiel des complications surviennent.
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Vol 37 - N° S1
P. A54 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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