Épidémiologie de l’artérite à cellules géantes histologiquement prouvée en Haute-Savoie de 2007 à 2014 - 26/05/16
Résumé |
Introduction |
L’épidémiologie de l’artérite à cellule géante a été beaucoup étudiée depuis les années 1970. Certaines études ont révélé une augmentation d’incidence ces dernières années associée ou non à des variations cycliques et saisonnières d’incidence renforçant l‘hypothèse d’une étiologie infectieuse. La notion de gradient Nord–Sud a été quasiment admise avec des incidences allant de 2 à 30 pour 100 000 habitants de plus de 50ans. En France une seule étude épidémiologique a été réalisée entre 1970 et 1979 dans le département de Loire Atlantique et retrouvait une incidence de 9,4/100 000 habitants de plus de 55ans. L’objectif de cette étude est de calculer l’incidence annuelle de l’artérite à cellule géante, de rechercher un éventuel pic épidémique et d’étudier les variations d’incidences mensuelles dans le département de la Haute-Savoie sur la période 2007–2014.
Patients et méthodes |
Étude épidémiologique descriptive rétrospective de calcul d’incidence. Nous avons recueilli les données du seul laboratoire d’anatomopathologie de Haute-Savoie et avons analysé les résultats des 839 biopsies des artères temporales pratiquées entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2014. Le laboratoire d’anatomopathologie nous a fourni l’identité, l’âge, le sexe, la date de prélèvement et le type de prélèvement de tous les patients suspects d’artérite à cellule géante. Pour n’avoir à analyser que les prélèvements d’artères temporales, les dossiers étaient triés selon le type de prélèvement : biopsie de l’artère temporale, pièce d’exérèse après chirurgie de valve cardiaque et/ou d’anévrysme de l’aorte. L’incidence de la maladie a été calculée en divisant le nombre de diagnostics annuels d’artérite à cellule géante, confirmés histologiquement, par la population de plus de 50ans en Haute-Savoie évaluée de façon annuelle par l’Insee. Les évolutions annuelles de l’incidence de l’artérite à cellule géante ont été évaluées par un test de Chi c2 de Pearson et l’évolution mensuelle a été évaluée par un test de Chi c2 de tendance.
Résultats |
Cent vingt-quatre des 839 biopsies d’artères temporales réalisées permettaient de conclure à une artérite à cellule géante. L’âge moyen au diagnostic de la maladie était de 77ans pour les hommes comme pour les femmes. Quarante-deux pour cent des cas diagnostiqués avaient entre 70 et 79ans et 38 % entre 80 et 89ans. Seulement 1,6 % des patients avec une artérite à cellule géante étaient dans les tranches d’âge 50 à 59ans et 90ans ou plus. L’incidence de l’artérite à cellules géantes a augmenté significativement entre 2007 et 2014 (p=0,004). Elle est passée de 3,13 (IC95 % (0,81–5,45)) à 7,6 (IC95 % (4,27–10,94)) pour 100 000 habitants de plus de 50ans en Haute-Savoie de 2007 à 2014. L’incidence maximale était supérieure à 8 pour 100 000 habitants de plus de 50ans en 2012 et 2013. L’augmentation d’incidence n’était significative que sur la période 2007–2011 (p=0,03). Entre 2011 et 2014 cette augmentation n’était plus significative (p=0,91). Les variations d’incidence mensuelle n’étaient pas significative (p=0,37).
Conclusions |
Cette étude n’a pas montré de pic épidémique en Haute-Savoie. L’incidence actuelle rejoint l’incidence des pays européens de même latitude. La correction d’incidence maximale entre 2007 et 2012 pourrait être liée à l’augmentation de l’offre de soins sur le département et en particulier sur l’hôpital d’Annecy.
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Vol 37 - N° S1
P. A53-A54 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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