Caractéristiques phénotypiques et fonctionnelles des sous-populations lymphocytaires au cours de la granulomatose éosinophilique avec polyangéite - 26/05/16
Résumé |
Introduction |
La granulomatose éosinophilique avec polyangéite est une vascularite associée aux anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA) caractérisée par un asthme sévère à début tardif, une hyperéosinophilie sanguine et des manifestations systémiques liées à une vascularite et à une infiltration tissulaire par les éosinophiles. Les études physiopathologiques sont rares, expliquant en partie l’absence de stratégies thérapeutiques ciblées. Nous avons étudié les profils d’activation lymphocytaires T et B, les cellules de l’immunité innée de type 2 (ILC2) ainsi que les différentes cytokines pouvant jouer un rôle dans la physiopathologie de la maladie.
Patients et méthodes |
Les sous-populations lymphocytaires B, T et ILC2 ont été étudiées par cytométrie en flux dans le sang périphérique de patients avec une granulomatose éosinophilique avec polyangéite active (n=14), en rémission (n=8) ainsi que chez des sujets sains (n=20). Les principales cytokines associées à ces sous-populations lymphocytaires ont été dosées dans le sérum de patients avec une granulomatose éosinophilique avec polyangéite active (n=20), en rémission (n=25) et de sujets sains (n=35) par Elisa et Luminex.
Résultats |
L’étude des sous-populations lymphocytaires montrait chez les malades, comparativement aux sujets sains, une augmentation significative des lymphocytes T CD4+ de type TH2 (3,6±3,8 % contre 1,1±1,3 % p=0,002) et une augmentation non significative des lymphocytes TH9 (0,81±0,86 % contre 0,40±0,52 %, p=0,1) et TH17 (1,5±1,1 % contre 0,9±0,5 % p=0,052). Les lymphocytes T helper folliculaires (TFH) étaient augmentés chez les malades (7,3±3,1 % contre 4,5±1,5 % p=0,001), tandis que les lymphocytes T régulateurs étaient diminués (0,75±0,4 % contre 1,5±0,8 p=0,02). Les lymphocytes B des malades atteints de granulomatose éosinophilique avec polyangéite avaient un profil activé comparativement aux lymphocytes B de sujets sains, avec une augmentation significative des marqueurs CD95 (56±13 % contre 27±2 %, p<0,0001), CD86 (28±14 % contre 12±12 %, p<0,001) et CD69 (11±11 % contre 1,9±1,8 %, p<0,0001). En ce qui concerne les marqueurs d’inhibition B, on notait chez les patients une expression plus faible des récepteurs CD72 (60±23 % contre 81±8 %, p<0,01) et CD22 (74±22 % contre 87±9, p<0,01) comparativement aux sujets sains. Les ILC2 étaient significativement diminuées dans le sang périphérique des patients atteints de granulomatose éosinophilique avec polyangéite comparativement aux sujets sains (317±336 contre 563±284/mL, p<0,05) et chez les malades en poussée par rapport à ceux en rémission (143±53 contre 491±415/ml p<0,05). En ce qui concerne le profil cytokinique, les patients atteints de granulomatose éosinophilique avec polyangéite avaient des taux plus élevés de ST2 soluble (469±268 contre 288±102pg/mL, p=0,002) et d’IL-25 (302± 405 contre 107±99pg/mL, p=0,04). Comparativement aux sujets sains, les patients atteints de granulomatose éosinophilique avec polyangéite en poussée avaient des taux plus élevés de TSLP (5,6±5,9 contre 1,4±1,3pg/mL, p=0,001), de la chémokine TARC/CCL17 (1143±710 contre 709±287pg/ml, p=0,05), d’IL-5 (2,8±6 contre 0,53±0,11pg/mL, p<0,0001), et d’IL-9 (1,6±2 contre 0,58±0,2pg/mL, p=0,03). L’interféron (IFN)-γ (2,1±0,8pg/mL contre 1,6±0,2pg/mL, p=0,02) et l’interleukine (IL)-17 (10,2±22 contre 1,3±0,4pg/mL, p=0,03) étaient également plus élevés chez les patients atteints de granulomatose éosinophilique avec polyangéite que chez les sujets sains. Des résultats similaires étaient observés pour l’IL-10 et L’IL-2. Il n’y avait pas de différence concernant les taux d’IL-33.
Conclusion |
Nous avons observé que les patients atteints de granulomatose éosinophilique avec polyangéite présentaient une polarisation lymphocytaire T de type Th2 et une tendance pour une polarisation Th9 et Th17, une activation lymphocytaire B et une diminution importante des ILC2 dans le sang périphérique lors des poussées. Cette diminution pourrait suggérer un recrutement accru de ces cellules au niveau des sites inflammatoires. L’augmentation de l’IL-25, de TSLP de TARC et des cytokines TH2 dans le sérum des patients actifs renforce l’hypothèse d’un dialogue entre l’immunité innée et l’immunité adaptative au cours de cette pathologie où les ILC2 joue vraisemblablement un rôle important.
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Vol 37 - N° S1
P. A32-A33 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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