Orientation Th2 et Th17 au cours de la maladie associée aux IgG4 : étude exploratoire prospective multicentrique G4-FH - 26/05/16
Pour tous les investigateurs de l’étude
G4FH
Résumé |
Introduction |
La maladie associée aux IgG4, entité de description récente, regroupe différents tableaux cliniques polymorphes marqués sur le plan histologique par une atteinte fibro-inflammatoire avec prédominance de plasmocytes IgG4+. La physiopathologie de cette maladie est encore mal connue, et peu de biomarqueurs sanguins d’intérêt sont actuellement disponibles.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective multicentrique incluant des patients avec différentes atteintes de maladie associée aux IgG4 histologiquement prouvées, et non traités, comparés à des sujets sains et des patients présentant un syndrome de Sjögren primitif. Deux types d’analyses ont été réalisés en cytométrie de flux à partir des cellules mononucléées du sang périphérique : une analyse phénotypique étudiant la répartition des différentes populations lymphocytaires T (naïves, mémoires, régulatrices), B (naïves, mémoires, plasmablastes), natural killer et des cellules dendritiques (plasmacytoïdes et myéloïdes) ; et une analyse fonctionnelle évaluant les profils de réponse Th1-Th2-Th17 après stimulation et marquage intracellulaire des lymphocytes T CD4 pour l’interféron (IFN)g, l’interleukine (IL)-4, et l’IL-17, et par analyse de la production cytokinique (IL-4, IL-10 et IL-17) dans le surnageant (CBA® kit, BD Biosciences).
Résultats |
Vingt-huit patients atteints de maladie associée aux IgG4 ont été inclus, et comparés à 28 sujets sains et 21 patients atteints de syndrome de Sjögren primitif. Chez les patients atteints de maladie associée aux IgG4, toutes les atteintes d’organes étaient représentées avec en moyenne 2,2 atteintes par patient (extrêmes 1–6). Les IgG4 sériques étaient augmentées chez 82 % des patients. Soixante-quatre pour cent des malades étaient inclus au diagnostic, les autres étant en rechute au moment du prélèvement, aucun n’étant traité lors de l’analyse. L’étude phénotypique des populations T CD3, T CD4, T CD8, B et NK ne retrouvait pas de différence entre les 3 groupes, en dehors d’une augmentation de la population T régulatrice CD4 Foxp3+ chez les patients atteints de maladie associée aux IgG4 par rapport aux sujets sains (p=0,013), ainsi qu’une diminution des cellules dendritiques plasmacytoïdes (p=0,02), une diminution des B mémoires (p=0,001) et une augmentation des plasmablastes (p=0,001). En analyse fonctionnelle, une augmentation des cellules Th2 (p<0,0001) et Th17 (p=0,02) était retrouvée chez les patients atteints de maladie associée aux IgG4 par rapport aux sujets sains. La production d‘IL-4, d’IL-10 et d’IL-17 mesurée en CBA était augmentée chez les patients atteints de maladie associée aux IgG4 par rapport aux sujets sains (respectivement p<0,0001, p=0,009 et p=0,006).
Discussion |
Il s’agit de la première étude analysant les sous-populations lymphocytaires du sang périphérique dans un groupe de patients atteints de maladie associée aux IgG4 présentant différentes atteintes de la maladie, et non limitée à un type d’atteinte d’organe. Cette étude met en évidence, comme cela avait déjà été observé dans les tissus au cours de la pancréatite auto-immune ou la cholangite associée aux IgG4, une augmentation des T régulateurs et une réponse de type Th2, mais aussi Th17. L’augmentation des plasmablastes, déjà rapportée dans la littérature, était également retrouvée chez nos patients.
Conclusion |
La maladie associée aux IgG4 est associée à une augmentation de la population T régulatrice, et à une réponse de type Th2, mais également Th17. D’autres études semblent nécessaires afin de mieux comprendre le rôle de ces différentes populations dans la physiopathologie de la maladie. Des thérapeutiques ciblant ces sous-populations pourraient constituer de futurs traitements dans cette indication.
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Vol 37 - N° S1
P. A31-A32 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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