Le syndrome d’Aicardi-Goutières : une maladie neurologique infantile, à transmission familiale, encore méconnue - 01/03/08
V. San Antonio [1 et 2],
P. Sachs [1],
A. Monier [1],
J. Aicardi [1],
P. Evrard [1],
A. Arzimanoglou [1]
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Introduction. Le syndrome d’Aicardi-Goutières est une encéphalopathie progressive caractérisée par un arrêt du développement psychomoteur dans les premiers mois de vie, une tétraplégie spastique, des mouvements anormaux et une microcéphalie acquise. La neuroimagerie met en évidence des calcifications des noyaux gris centraux et l’étude du liquide céphalo-rachidien (LCR) une lymphocytose. L’évolution vers une détérioration profonde et le décès est généralement sévère et rapide. La transmission est autosomale récessive. Patients. Nous rapportons deux nouveaux cas typiques du syndrome d’Aicardi-Goutières et discutons les aspects physiopathologiques et le diagnostic différentiel afin de contribuer à une meilleure connaissance de cette maladie. Résultats. Chez le premier patient, un retard du développement psychomoteur et une hypotonie axiale étaient évidents dès l’âge de 3 mois. À 8 mois, le tableau associait une tétraplégie spastique, des mouvements anormaux et une microcéphalie acquise. Le deuxième enfant présentait dès l’âge de 4 mois des difficultés d’alimentation et des vomissements. L’examen clinique confirmait la présence d’une hypotonie et très rapidement l’apparition d’une dystonie et de mouvements athétosiques des membres supérieurs. Tous deux avaient une lymphocytose et des taux élevés d’interféron-alpha (IFN-α) dans le LCR qui ont diminué chez le deuxième patient après un an d’évolution. Des calcifications cérébrales, prédominant dans le noyaux gris centraux, des anomalies de la substance blanche et une atrophie cérébrale diffuse ont été retrouvées chez les deux enfants. Conclusions. Depuis sa description en 1984, la découverte de taux élevés d’IFN-α dans le LCR et l’identification d’un locus en 3p21 dans la moitié des cas ont permis une meilleure connaissance du syndrome d’Aicardi-Goutières. Cependant, plusieurs questions restent non résolues : la cause, la durée et les conséquences physiopathologiques des anomalies du LCR. La distinction avec d’autres encéphalopathies comportant une microcéphalie et des calcifications des noyaux gris centraux reste difficile. L’existence de cas atypiques complique la délimitation précise du syndrome et rend le conseil génétique complexe. Quoique très rare (environ 75 cas décrits), le syndrome a probablement une incidence supérieure car le diagnostic n’est pas toujours évoqué et la confirmation encore difficile.
Aicardi-Goutières syndrome: an oft unrecognised familial early-onset encephalopathy. |
Introduction. Aicardi-Goutières syndrome, first described in 1984, is a progressive infantile familial encephalopathy featuring cerebral calcifications, mainly of the basal ganglia, cerebral white matter abnormalities and cerebrospinal fluid lymphocytosis. Most of the patients present with severe developmental retardation, microcephaly, abnormal eye movements, pyramidal tract signs, and prominent dystonic movements. An elevated level of interferon-alpha in the CSF is a constant feature, particularly during the first stages of the disease course. One locus has been mapped on chromosome 3p21 in about half of the families so far studied. Patients and results. We report two new French cases and discuss the limits of the clinical syndrome, the differential diagnosis and issues raised by the pathophysiological mechanisms involved. The major concern is to separate this condition from intrauterine infections because of the genetic and therapeutic consequences. A number of other questions remain unanswered. For example, we still do not know today at what age the absence of features like CSF lymphocytosis, and possibly absence of calcifications, rules out the diagnosis of the condition. The origin of the vasculitis lesions is not known, but seems to be related to dysregulation of interferon production and secretion. Conclusion. Currently about 75 patients have been reported, even though many more probably exist. The study of this syndrome can contribute to the understanding of some mechanisms of CNS calcification and in a broader perspective to that of chronic encephalopathies with dysregulation of immune mechanisms.
Mots clés : Syndrome Aicardi-Goutières , Interféron-alpha , Lymphocytose du LCR , Calcifications des noyaux gris , Encéphalopathie progressive
Keywords:
Aicardi-Goutières syndrome
,
Interferon-alpha
,
CSF lymphocytosis
,
Basal ganglia calcifications
,
Progressive encephalopathy
Plan
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Vol 161 - N° 4
P. 445-450 - avril 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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