L’activité physique est un outil thérapeutique incontournable de la prise en charge du patient obèse. Elle s’avère toutefois souvent difficile à mettre en œuvre en raison des limitations physiques fréquentes chez ces patients mais aussi de divers obstacles psychosociaux. L’électrostimulation (ES) neuromusculaire, une technique de réentraînement reposant sur le déclenchement de contractions musculaires non volontaires sous l’impulsion d’un courant électrique appliqué par des électrodes cutanées, n’est pas utilisée actuellement dans l’obésité alors qu’elle présente pourtant des potentialités intéressantes pour ces patients. Les études menées dans l’insuffisance respiratoire, dans l’insuffisance cardiaque ou chez le sujet âgé, indiquent en effet que l’ES a probablement une place chez le patient obèse non pas dans une perspective de perte de poids mais pour limiter la perte de masse maigre associée à la perte pondérale, et peut-être également pour favoriser la remise en mouvement des sujets les plus sédentaires, voire améliorer l’équilibre métabolique. Des études complémentaires sont cependant nécessaires pour préciser son impact clinique réel, ses mécanismes d’action précis et ses indications. Des améliorations technologiques sont de plus nécessaires pour faciliter son utilisation par les patients et augmenter l’efficacité des stimulateurs chez les sujets obèses.

Physical activity is a major therapeutic tool in the obese patient. It is however often difficult to promote due to the frequent physical limitations in these patients, and also to various psychosocial obstacles. Electrical neuromuscular stimulation (ENS), a technique of retraining, based on involuntary muscle contractions induced by an electric current applied by skin electrodes, is not currently used in obesity while it yet presents interesting potential for these patients. Indeed, studies in respiratory failure, heart failure or in the elderly, indicate that ENS has probably a place in the obese patient, not from a perspective of weight loss but rather to limit the loss of lean body mass associated with weight loss, to promote physical rehabilitation in the most sedentary subjects, and perhaps also to improve the metabolic status. Additional studies are however needed to clarify its actual clinical impact, its specific mechanisms of action and its indications. Technological improvements are also needed to facilitate its use by patients themselves and increase the effectiveness of stimulators in obese subjects.