Le comportement d’automédication chez les plus de 65 ans : une étude qualitative en médecine générale - 19/04/16
Self-medication behaviours in the over-65s: A qualitative study in general medicine
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Résumé |
L’automédication est utilisée par 80 % des adultes de la population française qui désirent participer activement à leur santé. Internet attire 71 % des patients soucieux de se renseigner sur leur santé. Les patients utilisent des médicaments qu’ils peuvent acheter sans prescription ou antérieurement prescrits, inutilisés et conservés, ce qui les exposent à des risques importants de mésusage. L’objectif principal de cette étude était de répertorier les différents comportements d’automédication des sujets âgés. Pour cela, une étude qualitative par entretiens semi-directifs a été conduite sur des patients de plus de 65ans en ambulatoire. Trois cent quarante patients ont été inclus dans l’étude. Le recours à l’automédication était subordonné à la connaissance antérieure du symptôme (100 % des cas). Douleurs (100 % des cas), mal de tête (46 % des cas) et rhume (46 % des cas) dominaient les motifs de recours à cette pratique. La confrontation à un symptôme inconnu amenait les patients à consulter leur médecin (100 % des cas). L’automédication était réflexe et symptomatique pour 69 % des patients. Internet était cité par 85 % des patients comme source d’information santé, cependant seuls 39 % des patients étaient préoccupés par la fiabilité des sites consultés. La possibilité d’achat de médicaments en supermarché était préférée (77 % des cas) à l’achat de médicaments sur Internet (15 % des cas). Le paracétamol était le médicament le plus utilisé. Quarante-sept pour cent des sujets étaient persuadés de l’innocuité des médicaments d’automédication. Pour 70 % des patients, le médecin généraliste devrait avoir un rôle d’accompagnement. L’utilisation des médicaments d’automédication peut conduire à des problèmes iatrogéniques (notamment l’augmentation des interactions médicamenteuses). L’automédication n’est pas un comportement anodin et le rôle du médecin généraliste en matière de prévention, d’information, et d’accompagnement à l’automédication est primordial. Il est essentiel d’inclure l’automédication au sein de l’interrogatoire de tous les patients ; c’est un aspect de la relation soignant–soigné à part entière.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Self-medication is used by 80 % of the French adult population who want to take care of their health issues by themselves. Internet attracts 71 % of the patients looking for information about their health. Patients use drugs that they can buy without a prescription, or that were previously prescribed, unused and kept, therefore exposing themselves to significant risks of misuse. The main aim of this study was is to review the different self-medication behaviours of older patients. This involved a qualitative inquiry using semi-directive interviews among outpatients aged 65 and older. Three hundred and forty patients were included in the study. The use of self-medication was directly linked to prior knowledge of the symptom (for 100 %). Pain (100 %), headaches (46 %) and colds (46 %) were the main grounds for this practice. Unfamiliar symptoms led patients to consult their physician (100 %). For 69 % of the patients, self-medication was a reflex and symptomatic. Internet was quoted by 85 % of patients as a health information source, but only 39 % of the patients were concerned about the reliability of website information. The possibility of purchasing drugs in supermarkets was preferred (77 %) to Internet drug purchases (15 %). Acetaminophen was the most widely used drug. Forty seven percent of the patients considered that self-medication drugs were harmless. 70 % of the patients thought the general practitioner should have an accompanying role. The use of self-medication drugs can lead to iatrogenic problems (including drug interactions). Self-medication is not a trivial behavior and the role of the general practitioner in terms of prevention, information and accompaniment is essential. It is fundamental to include questions on self-medication in all patient encounters as an integral part of the physician–patient relationship.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Automédication, Relation soignant–soigné, Sujet âgé, Iatrogenèse
Keywords : Self-medication, Behavior, Doctor-patient relationship, Elderly people, Iatrogenesis
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