La relation patient-médecin généraliste varie-t-elle avec le degré de surpoids des patients ? - 09/04/16
Résumé |
Directeur de mémoire |
Pr T. Lang.
État de la question |
Le surpoids et l’obésité de l’adulte représentent un problème de santé publique majeur par leur prévalence élevée et leur imputabilité dans de nombreuses pathologies, en particulier les maladies cardio-vasculaires et les cancers. Les médecins généralistes rencontrent de plus en plus de patients en surpoids et ils sont présentés comme les acteurs pivot de la prise en charge de ces facteurs de risque. De ce fait, la relation qu’ils entretiennent avec le patient peut déterminer la qualité des soins. Cette étude avait pour objectif d’analyser si l’interaction patient-médecin, mesurée par leur concordance, variait selon que les patients étaient en surpoids, obèses ou de poids normal.
Matériels et méthodes |
À partir d’un dispositif de questionnaires en miroir issus de la phase quantitative du projet interdisciplinaire et multicentrique INTERMEDE, des analyses de concordance, puis multivariées multiniveaux ont permis d’explorer les associations entre le désaccord patient-médecin et l’indice de masse corporelle (IMC) du patient concernant les informations et conseils donnés pendant la consultation.
Résultats |
Au total, 27 médecins généralistes et 585 patients ont participé à cette étude. Le désaccord patient-médecin augmentait significativement avec le degré de surpoids des patients et était particulièrement prononcé lorsqu’il s’agissait des déclarations concernant le poids et le mode de vie (alimentation et activité physique). En comparant la catégorie « IMC surpoids » à la catégorie de référence « IMC normal », l’odds ratio (OR) du désaccord patient-médecin était de 10,7 (IC 95 %=4,1–27,3) à propos des conseils donnés sur la perte de poids ; de 1,9 (IC 95 %=1,1–3,4) à propos des conseils donnés sur l’activité physique et de 2,9 (IC 95 %=1,5–5,6) à propos des conseils donnés sur l’alimentation. Ce travail montrait également que les patients se représentaient difficilement les causes de leur surpoids et en sous-évaluaient les conséquences sur leur vie socio-professionnelle.
Conclusions |
L’incompréhension reflétée par ces discordances observées pourrait mettre en cause la qualité de la relation patient-médecin et compromettre l’efficacité de la prise en charge notamment en matière de réduction pondérale et de nutrition.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 64 - N° 2
P. 133 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?