Prise en charge de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) en médecine générale : une analyse des pratiques à partir des données de l’Observatoire de médecine générale - 09/04/16
Résumé |
Directeur de stage |
Dr Etienne Audureau, MCU-PH.
Directeur du laboratoire d’accueil |
Pr Sylvie Bastuji-Garin, unité CEpiA (EA4393), université Paris-Est-Créteil (UPEC).
État de la question |
La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique fréquente et grave, pour laquelle les recommandations de prise en charge sont peu respectées. Les objectifs principaux de cette étude étaient de :
– décrire la variabilité des pratiques des médecins généralistes pour la prise en charge et le suivi des patients porteurs de BPCO ;
– d’identifier les éventuels déterminants de cette variabilité, liés aux médecins et/ou aux patients.
Matériels et méthode |
Les données étaient issues de l’Observatoire de médecine générale (OMG), cohorte prospective de médecins généralistes volontaires colligeant systématiquement des données cliniques liées aux prescriptions au sein d’une base de données centralisée. Pour cette étude, tous les patients avec résultat de consultation « bronchite chronique » entre 2000 et 2012 et avec suivi minimal d’un an ont été inclus. Des analyses descriptives ont été menées globalement puis en stratifiant sur la période (2000–2006/2006–2012). L’analyse des déterminants a porté sur deux pratiques spécifiques donnant lieu à recommandation (vaccination annuelle, absence de prescription de corticothérapie inhalée en monothérapie), et a été menée par modèle logistique à effets mixtes avec variables explicatives de niveau patient et médecin (modèle multiniveau).
Résultats |
Au total, 118 médecins et 2756 patients ont été inclus. Parmi les patients, 12,5 % étaient vaccinés annuellement contre la grippe (51 % au moins tous les deux ans) et 11 % avaient une corticothérapie inhalée en monothérapie. Les facteurs protecteurs vis-à-vis de l’absence de vaccination antigrippale étaient un âge plus élevé du patient (e.g. OR=0,32 [0,20–0,51] pour la tranche d’âge 65–75ans par rapport aux<55ans ; p<0,01), un nombre de consultations par an plus élevé (OR=0,91 [0,87–0,94] ; p<0,01), un nombre inférieur de comorbidités (OR=1,10 [1,03–1,18] ; p<0,01). Les facteurs associés à une moindre prescription d’une corticothérapie inhalée en monothérapie étaient : être en ALD (OR=0,32 [0,22–0,47] ; p<0,01), un âge du patient plus élevé (OR=0,55 [0,36–0,84] p<0,01 pour les 65–75ans par<55ans), un nombre de consultations par an pour la BPCO (OR=0,84 [0,77–0,92] p<0,01), avoir de l’amoxicilline lors d’une décompensation (OR=0,15 [0,03–0,67] ; p=0,01), le nombre de comorbidités (OR=0,85 [0,78–0,92] ; p<0,01), l’âge du médecin OR=0,94 (0,90–0,99 p=0,02), et un pourcentage de patients atteints de BPCO dans la patientèle plus important OR=0,70 (0,49–0,99) p=0,04. Le niveau médecin expliquait 5 % des variations de vaccination et 27 % des variations de corticothérapie inhalée en monothérapie.
Conclusion |
Notre étude confirme l’écart entre les pratiques et les recommandations actuelles pour la prise en charge des patients porteurs de BPCO suivis en médecine ambulatoire. Plusieurs facteurs liés au patient et/ou au médecin généraliste, et associés à un moindre suivi des recommandations ont pu être identifiés et pourraient être utiles pour la mise en place d’actions de sensibilisation ciblées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : BPCO, Traitements, Recommandations, Caractéristique des médecins, Médecine générale
Keywords : Pulmonary disease, Chronic obstructive/therapy, Practice guidelines, Physician characteristics, General practice
Plan
Vol 64 - N° 2
P. 132 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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