La microscopie par résonance magnétique nucléaire permet de produire des images dont la résolution peut atteindre 10 à 20 mm. Cette résolution est de l'ordre de la taille de nombreuses structures cérébrales, y compris des plaques séniles. Nous avons évalué la possibilité de visualiser des plaques séniles en IRM microscopique à très haut champ magnétique (11,7 Teslas). Des images pondérées en T2* d'échantillons issus du gyrus temporal supérieur de 2 patients Alzheimers et de 3 contrôles ont été enregistrées avec une séquence d'écho de gradients 3D (résolution isotropique de 23,4 mm). Le tissus, qui comprenait de la substance blanche et du cortex, avait été au préalablement fixé. Après imagerie, les échantillons ont été colorés pour détecter des dépôts amyloïdes et des dépôts de fer.

Des structures hyper-intenses et hypo-intenses étaient visibles sur les images issues de tous les échantillons. Les structures hyper-intenses reflétaient la pénétration du fixateur dans la micro-vasculature. Presque toutes les structures hypo-intenses étaient des vaisseaux sanguins. Ils apparaissaient plus larges sur les images RMN que sur les coupes neuropathologiques, probablement à cause des effets de susceptibilité causés par les cellules sanguines. Seuls deux spots hypo-intenses ont pu être associés à des plaques séniles. Ces plaques étaient parmi les plus grosses plaques de nos échantillons. Les autres plaques (plusieurs centaines) n'étaient pas visibles sur les images RMN.

Nos travaux suggèrent que, contrairement à ce qui avait été supposé lors d'études « théoriques » (Budinger TF. Neurobiol Aging, 1994), les effets de susceptibilité associés aux plaques ne sont pas suffisant pour visualiser la majorité des plaques séniles. Il faudrait une résolution 2 à 3 fois supérieure à la taille des plaques séniles pour permettre leur détection sans ambiguï