Objectifs. Évaluer la relation entre la survenue d'une démence et la consommation de psychotropes.

Méthode. Les cas incidents de démence diagnostiqués dans la cohorte Paquid (N = 3777) et vus lors de l'évaluation précédant le diagnostic ont été sélectionnés et appariés avec deux témoins choisis au hasard parmi les sujets non diagnostiqués comme déments au moment du diagnostic des cas (temps de référence) et également vus au temps précédant. Le rôle de la démence dans l'évolution de la consommation de benzodiazépines, de neuroleptiques et d'antidépresseurs avant et après le diagnostic de démence a été évalué dans un modèle de régression logistique.

Résultats. 315 cas incidents de démence ont été identifiés et appariés à 630 témoins. Indépendamment de l'âge, du sexe, de la consommation de psychotropes au temps précédant le diagnostic, la survenue d'une démence augmente significativement la probabilité de consommation des neuroleptiques (OR = 7,18 : IC 95 p. 100 : 2,94 – 17,5) et des antidépresseurs (OR = 2,55 : IC 95 p. 100 : 1,53 – 4,26). Aucune association significative n'a été retrouvée avec les benzodiazépines.

Discussion. Le recours aux neuroleptiques et aux antidépresseurs est important chez les déments. Il est à mettre en rapport avec les propriétés anticholinergiques de ces médicaments qui pourraient constituer un facteur aggravant de l'évolution de la maladie.