Du figuratif à l’abstrait : quand l’atrophie corticale postérieure s’invite dans l’art - 18/03/16
Résumé |
Introduction |
Nous rapportons ici le parcours artistique d’une patiente de 63ans, aquarelliste, présentant un syndrome d’atrophie corticale postérieure (ACP).
Observation |
Une patiente de 63ans se présenta pour des difficultés visuo-spatiales évoluant progressivement depuis 6ans. L’examen clinique et neuropsychologique mettait en évidence des troubles praxiques, une agnosie digitale, une acalculie, des anomalies visuo-perceptives, ainsi que des troubles mnésiques et exécutifs au second plan. L’IRM encéphalique montrait une atrophie pariéto-occipitale. La scintigraphie cérébrale montrait une hypofixation à prédominance postérieure. Les biomarqueurs du liquide cérébrospinal étaient compatibles avec un profil de maladie d’Alzheimer. L’évolution a été marquée par l’aggravation des troubles visuo-spatiaux et praxiques avec un retentissement sur l’autonomie et la majoration progressive des troubles mnésiques et phasiques. La présentation des peintures réalisées par la patiente au long de l’évolution de sa maladie illustre originalement l’avancée de ses troubles. La patiente, qui avait toujours eu un intérêt particulier pour l’aquarelle, réalisait durant la période pré-morbide de jolies peintures figuratives, représentant des paysages. Progressivement, les œuvres ont pris un caractère plus abstrait. Après plusieurs années, la patiente retouchait ses œuvres précédentes, les considérant inachevées du fait de ses troubles perceptifs.
Discussion |
À un stade évolué, l’évolution des troubles neurovisuels est difficile à évaluer. Si des travaux ont souligné les modifications de styles dans les pathologies neurodégénératives, aucun ne s’est intéressé aux ACP. La production artistique permet d’appréhender différemment la progression des troubles. Le point notable est la dissociation entre la désintégration des capacités neurovisuelles et la motivation à produire de l’art.
Conclusion |
Cette observation encourage l’étude de la production artistique des ces patients et incite à investir le champ psychosocial pour améliorer leur accompagnement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Art, Atrophie corticale postérieure, Troubles neurovisuels
Plan
Vol 172 - N° S1
P. A41 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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