De nombreux rapports suggèrent que les neurones hypothalamiques exprimant l’hormone de mélano-concentration (MCH) pourraient jouer un rôle dans le cycle veille-sommeil. Néanmoins leur contribution exacte à la régulation du sommeil lent (SL) et/ou du sommeil paradoxal (SP) reste largement débattue.

Des souris transgéniques MCH-cre ont reçu des injections bilatérales d’un vecteur viral permettant l’expression spécifiquement dans les neurones MCH d’un récepteur muscarinique muté excitateur ou inhibiteur, rendu insensible à l’acétylcholine et seulement activable par un ligand exogène (CNO) administré par voie intrapéritonéale. Ces souris ont ensuite été appareillées pour réaliser des enregistrements polysomnographiques chroniques. Après 4 semaines de récupération, les effets sur le sommeil de l’excitation ou de l’inhibition des neurones MCH ont été évalués en réponse à l’administration de CNO.

L’inhibition des neurones MCH au début de la phase diurne conduit à une augmentation des quantités de SL due à une augmentation importante de la durée des épisodes. À l’inverse, l’excitation des neurones MCH conduit à une diminution de la durée des épisodes de SL. Concernant le SP, l’inhibition des neurones MCH ne produit pas d’effet majeur alors que leur excitation facilite son déclenchement et sa consolidation.

Ces résultats suggèrent que les neurones MCH jouent un rôle important dans la régulation fine du cycle veille-sommeil en modulant le SL et le SP. En particulier, ils faciliteraient la consolidation du SL ainsi que la promotion et le maintien du SP.