Identifier les déterminants de la survenue de fuites non intentionnelles sous PPC.

Trente-quatre patients SAOS réalisaient une nuit d’enregistrement polygraphique type 4 (Brizzy^® Nomics SA) sous auto-PPC (S9-RESMED). Les données issues de la PPC (pression, fuites) étaient couplées (horodatage/fréquence) aux données du Brizzy qui évalue les mouvements mandibulaires par magnétométrie et la position corporelle. L’ensemble des signaux étaient moyennés et analysés par intervalles de 10 secondes. Des modèles GEE Binomial uni- et multivariés estimaient le risque d’avoir une fuite (>0L/min) à un intervalle T en fonction des variables à l’intervalle précédent (T-1). Une analyse de sensibilité était réalisée pour le type de masque (nasal/facial).

Au total, 78 980 intervalles étaient analysés. Le pourcentage d’intervalles avec fuite s’étendait de 1 à 100 % en fonction des patients. En analyse univariée, l’abaissement mandibulaire seul (≤7,6mm) ou associé à une oscillation mandibulaire (>0,3mm), le niveau de pression positive (>9,8cmH₂O) augmentaient le risque de fuite. Un mouvement mandibulaire brusque (marqueur substitutif d’éveil) le réduisait. En analyse multivariée, seul l’abaissement mandibulaire (≤7,6mm) augmentait le risque de fuite (OR=2,2 [1,2 ; 4,3], p<0,011) ; ceci restait vrai pour le masque facial (OR=4,99 [1,7 ; 14,3] p<0,003).

Le risque de fuites est associé au comportement de la mandibule indépendamment du type de masque. Dans ce contexte, il est nécessaire de comprendre les causes de l’abaissement de la mandibule pour corriger efficacement les fuites.