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Facteurs liés aux épisodes violents dans les soins - 01/03/08

Doi : 10.1016/j.lpm.2006.07.007 

Madeleine Estryn-Behar [1],

Nathalie Duville [2],

Marie-Laurène Menini [3],

Donatella Camerino [4],

Serge Le Foll [5],

Olivier le Nézet [6],

Rachel Bocher [7],

Beatrice Van Der Heijden [8],

Paul Maurice Conway [9],

Hans-Martin Hasselhorn [10]

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Résumé

Introduction

Le rôle respectif de la spécialité médicale et de l'organisation du travail sur la survenue d'événements violents vis-à-vis des soignants a été analysé en Europe.

Méthode

L'enquête PRESST-NEXT a analysé 27 134 soignants de 7 pays européens. L'analyse descriptive a été suivie d'une analyse multivariée par régression logistique des facteurs liés aux épisodes violents.

Résultats

Après prise en compte de tous les autres facteurs inclus dans le modèle, les différents facteurs concernant l'insuffisance du travail d'équipe étaient prépondérants dans la déclaration d'exposition à des événements violents au moins mensuellement. L'insatisfaction du temps de chevauchement (OR = 1,35 ; IC 95 % 1,23-1,47), les difficultés, regroupées dans le score d'incertitude concernant les traitements (OR = 1,57 ; IC 95 % 1,44-1,71) et les interruptions fréquentes et perturbatrices (OR = 2,04 ; IC 95 % 1,81-2,31) étaient liées à une forte augmentation allant jusqu'au doublement de la fréquence de déclaration des événements violents. Les ordres contradictoires, le manque de soutien psychologique, la sensation d'être harcelé par les supérieurs augmentaient significativement la fréquence d'événements violents. Il y avait un gradient dans l'augmentation des événements violents avec l'augmentation du score de pression temporelle (OR = 1,25 pour une pression moyenne et OR = 1,55 pour une pression forte, par rapport à une faible pression temporelle). L'isolement du travail à certains horaires et la fatigue physique (postures pénibles) augmentaient le risque. Les soignants les moins qualifiés étaient plus exposés aux épisodes violents (OR = 1,57 ; IC 95 % 1,38-1,79 par rapport aux cadres). Les soignants plus âgés et plus expérimentés étaient moins exposés. L'exercice en psychiatrie dominait tous les facteurs de risque d'être l'objet d'épisodes violents (OR = 4,89 ; IC 95 % 3,82-6,25), soit près de 5 fois plus qu'en soins à domicile, consultations, hôpital de jour ou de semaine. Les services d'urgence étaient près de 3 fois plus concernés (OR = 2,68 ; IC-95 % 2,10-3,44). La gériatrie et le long séjour avaient un excès de risque de 30 % par rapport aux structures de soins à domicile, consultations, hôpital de jour ou de semaine. En revanche, les services de pédiatrie, obstétrique et gynécologie étaient significativement moins exposés (OR = 0,70 ; IC-95 % 0,56-0,88).

Conclusion

Le travail d'équipe nécessite du temps, et la transmission orale joue un rôle central. Mais loin d'être un temps improductif, ce temps pour constituer des “collectifs de travail” soudés limite les erreurs, permet la cohérence des soins, l'entraide et réduit la fréquence des épisodes violents. Ceci est fondamental dans toutes les spécialités.

Summary

Introduction

The respective roles of medical specialties and work organization on violent events against healthcare workers (HCW) in different countries was examined.

Methods

Using the results of the Presst-Next study, we analyzed data from 27 134 HCW in 7 European countries. Multivariate logistic analyses were conducted with SPSS 12 software.

Results

After adjustment for age, gender and other occupational risk factors, the factors indicating insufficient team work were highly associated with an increased risk of violent events. Dissatisfaction with shift change (OR=1.35; 95%CI 1.23-1.47), uncertainty about treatment (OR=1.57; 95%CI 1 .44-1.71), and frequent interruptions (OR=2.04; 95%CI 1.81-2.31) were linked to violent events, up to twice the number among HCW reporting better team work. Contradictory orders, dissatisfaction with psychological support, and harassment by superiors were all significantly associated with increased reporting of frequent violent events. We observed a positive gradient between violent events and job demand (time pressure) (OR=1.25 for an intermediate score and OR=1.55 for a high score, compared with a low score). Loneliness at work, certain work schedules, and physical load increased the risk. Nurses' aides were exposed to violent events more often (OR=1.57; 95%CI 1.38-1.79) than head nurses. Older HCW and those with more experience were less exposed. The highest risks were associated with working in psychiatric (OR=4.89; 95%CI 3.82-6.25) and emergency (OR=2.68; 95%CI 2.10-3.44) departments, compared with home care and day care. The excess risk was an additional 30% in geriatrics and long-stay departments. Significantly less risk was observed in pediatrics, obstetrics and gynecology departments (OR=0.70; 95%CI 0.56-0.88).

Conclusion

Team building requires time, and shift change is a key period. This time is far from nonproductive. Rather, its effective use reduces treatment errors, enhances quality of care, and reduces the frequency of violent events. It is crucial in every department.


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Vol 36 - N° 1-C1

P. 21-35 - janvier 2007 Retour au numéro
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