Conduites addictives depuis l’introduction de la buprénorphine haut dosage - 01/03/08
Serge Fanello [1],
Sidi Daoud [2],
Jean Yves Panici [2],
Elsa Parot [1],
Hicombo Hitoto [2],
François Garnier [1]
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Résumé |
Objectifs > Cette étude a concerné une cohorte d’usagers de drogues et a analysé les modifications des comportements de consommation, la vie sociale et professionnelle ainsi que les conséquences sanitaires avant et après traitement de substitution (4 années en moyenne) au sein d’un département de l’Ouest de la France.
Population et méthodes > Cent quatre-vingt dossiers ont été tirés au sort chez les 236 usagers de drogues pris en charge par une association d’aide aux usagers de drogues et substitués par buprénorphine haut dosage (BHD). Le taux de réponse a été de 66 % : 118 questionnaires ont été exploitables et analysés. Cet auto questionnaire comportait 32 items permettant de répondre aux différents objectifs fixés.
Résultats > Les répondants constituaient 50 % de la file active des usagers de drogues traités et suivis par des médecins généralistes. L’échantillon était représentatif selon l’âge et le sexe. La moyenne d’âge était de 30 ± 5 ans, la dose moyenne de BHD de 6,5 mg/jour et la durée moyenne de substitution de 47 ± 27 mois. L’évolution des consommations durant les 4 années de substitution voyait se réduire d’un facteur 4 le taux de sujets dépendants à l’héroïne et les sujets dépendants aux opiacés passaient de 31 à 5 %. Il en était de même pour les sujets dépendants à la cocaïne. Les usagers de benzodiazépines (BZD) demeuraient encore nombreux (27 contre 68 %). La consommation d’alcool faible se substituait à celle des alcools forts. On constatait une réduction des taux de délits de 70 à 25 %. La proportion de séropositifs pour le VIH (4 %) et le VHC (33 %) restait faible, mais on constatait un déficit important du dépistage (35 %). Le retour à l’emploi concernait 10 % des usagers de drogues substitués. L’insertion professionnelle est liée a une réduction plus franche des consommations.
Conclusion > Si notre enquête révèle certains points positifs comme la réduction des consommations illicites, il reste quelques constats négatifs comme la consommation de cannabis et de BZD, les carences de dépistage et l’usage détourné. Elle met l’accent sur la nécessité, pour le médecin généraliste, d’une double prise en charge : l’accompagnement médical et le repérage des co-morbidités, mais aussi l’engagement d’une action sociale dès que cela s’avère nécessaire ; le retour à l’emploi est encore trop rare.
Summary: Addictive behavior after starting buprenorphine maintenance treatment |
Objective > This study of a cohort of drug addicts receiving buprenorphine maintenance treatment in a district in western France focused on changes in their drug use and their social and work lives. It also looked at the health consequences of their drug use before and after maintenance treatment (mean: four years).
Population and methods > From the files of an agency providing services to drug addicts, we randomly selected 180 of the 236 patients receiving buprenorphine maintenance treatment (BMT). Usable questionnaires were returned by 118 subjects (66% response rate). This self-administered questionnaire included 32 items.
Results > The respondents accounted for half the population receiving drug maintenance treatment and were representative of the population for age and sex. The mean age was 30 ± 5 years, mean BMT dose 6,5 mg/day, and mean duration of drug maintenance treatment 47 ± 27 months. Other drug use diminished during the four years of maintenance treatment: three of every four heroin users had stopped, opiate users dropped from 31% to 5% of the population, and cocaine use followed a similar trend. Benzodiazepine use also fell, but remained relatively frequent (27%, compared with 68% four years earlier). Drinking patterns changed from strongly alcoholic beverages to lower-proof drinks. Arrest rates dropped from 70% to 25%. The percentage of persons seropositive for HIV (4%) and HCV (33%) remained low, but too many subjects had not been screened (35%). Roughly 10% of these subjects had returned to work, mainly those who had cut their drug use most.
Conclusion > While our survey reveals some positive points, especially a reduction in illegal drug use, several negative observations appeared, including combined use of cannabis and benzodiazepines, inadequate screening, and misuse of BMD. These results underline how important it is for care providers to focus simultaneously on medical treatment and identification of co-morbidities and to provide social work when necessary. The employment rate remains too low.
Plan
© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 35 - N° 2-C1
P. 212-218 - février 2006 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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