Objectifs Afin d’évaluer l’efficacité de l’iode 131 sur le volume des goitres et sur la fonction thyroïdienne, nous avons étudié une cohorte de patients ayant un goitre multinodulaire toxique ou normofonctionnel.

Méthodes Cette étude rétrospective a été réalisée à la clinique Marc Linquette en collaboration avec le service de médecine nucléaire. Trente-huit patients traités par iode 131 ont été inclus entre 1995 et 2001. Un examen clinique et un bilan sérique avec dosages de la TSH, la T4 et la T3 libres, les anticorps anti-thyroperoxydase et anti-thyroglobuline, les anticorps anti-récepteurs de la TSH avaient pu être réalisés à l’inclusion puis à 3, 6, 12 et 72 mois. Le volume thyroïdien était précisé échographiquement à l’inclusion et après 12 ou 24 mois. L’activité d’iode 131 administré correspondait à une dose standard ou était calculée selon la formule de Marinelli. Nous avons exclu les patients qui n’avaient pas eu d’évaluation dans les délais mentionnés précédemment.

Résultats Le traitement était indiqué chez 30 patients avec un goitre non compressif et toxique, chez 5 patients avec un goitre compressif toxique, chez 3 patients avec un goitre compressif non toxique. Ces patients avaient été récusés pour la chirurgie du fait de leur âge ou de leur état cardiaque, ou avaient refusé la chirurgie après échec d’une thyroïdectomie partielle antérieure ou d’un traitement médical. Parmi les goitres toxiques, la TSH était basse, la T3 et la T4 augmentées chez 17 patients. Chez les 18 autres, l’hyperfonctionnement thyroïdien se marquait simplement par un abaissement isolé de la TSH. Le volume thyroïdien avant traitement, évalué chez 20 patients, était de 18 à 135 cm³ (moyenne = 53 cm³). Le traitement a consisté en une activité administrée calculée de 3 à 30 mCi chez 30 patients et une activité standard de 20 ou 25 mCi chez 8 patients. On a constaté une efficacité fonctionnelle avec une diminution de l’hyperthyroïdie dès le troisième mois, corrigée chez pratiquement tous les sujets à 1 an, et une efficacité morpho-logique avec diminution de la taille du goitre de 33,5 % en moyenne. Aucune chirurgie complémentaire n’a été nécessaire, notamment pour les goitres initialement compressifs. La tolérance immédiate et à distance a été satisfaisante.

Conclusion La radiothérapie métabolique par l’iode 131 est efficace pour traiter les goitres sur le plan fonctionnel et morphologique avec une bonne tolérance et peu d’effets secondaires. L’iode 131 constitue une alternative thérapeutique raisonnable, en cas de contre-indication absolue ou relative à la chirurgie.

Introduction In order to evaluate the efficacy of 131 Iodine on goitre volume and on thyroid function, we studied a cohort of patients exhibiting a multinodular and toxic or non toxic goitre.

Methods This retrospective study was conducted at the Marc Linquette clinic in Lille, in collaboration with the department of nuclear medicine. Thirty-eight patients treated with 131 Iodine were included from 1995 to 2001. Clinical examination and serum analyses including TSH, free T4 and T3, anti-thyroid peroxidase and anti-thyroglobulin antibodies and TSH-receptor antibodies measurements were conducted on inclusion and then at 3, 6, 12 and 72 months. The activity of 131 Iodine corresponded to a standard dose or was calculated according to Marinelli’s method. We excluded patients who had not undergone assessment at the above-mentioned time schedules.

Results The treatment was indicated in 30 patients presenting with a non compressive but toxic goitre, in 5 patients with a toxic compressive goitre and in 3 patients with a compressive but non-toxic goitre. Surgery had been excluded for all these patients because of their age, their cardiac status or because they had refused surgery after failure with prior partial thyroidectomy or medical treatment. Among the toxic goitres, TSH levels were low and T3 and T4 increased in 17 patients. In the 18 others, hyperthyroidism was manifested by an isolated decrease of TSH. The thyroid volume before treatment, assessed in 20 patients, was of 18 to 135 cm³ (mean: 53 cm³). Treatment consisted in administration of radioactivity of 3 to 30 mCi in 30 patients and standard activity of 20 to 25 mCi in 8. Functional efficacy with reduction in hyperthyroidism was noted after 3 months, and corrected in nearly all patients after 1 year, and morphological efficacy, with a mean decrease of 33.5% in the size of the goitres. No supplementary surgery was required, notably for the initially compressed goitres. Immediate and long term tolerance was satisfactory.

Conclusion Metabolic 131Iodine radiotherapy is effective for the functional and morphological treatment of goitres with good tolerance and few side effects. 131 Iodine is a reasonable alternative in cases with absolute or relative contraindication for surgery.