La tuberculose multirésistante est une forme particulièrement dangereuse de tuberculose car elle est due à des bacilles résistants à au moins l’isoniazide et la rifampicine.

Étude rétrospective menée sur les dossiers de patients suivis pour tuberculose multirésistante au centre de diagnostic et traitement des maladies respiratoires de Marrakech entre janvier 2013 et juin 2015.

On a inclus 12 cas, l’âge moyen des patients était de 36ans et on notait une prédominance masculine : 7H/5F. Le tabagisme était noté dans 41,7 % des cas. Les signes cliniques étaient dominés par l’altération de l’état général dans 83,33 % des cas, la toux dans 66,7 % des cas et l’hémoptysie dans 50 % des cas. La résistance a été documentée dans tous les cas par un antibiogramme ; il s’agissait d’une tuberculose multirésistante primaire dans 16,7 % des cas, d’un retraitement après interruption du traitement dans 33,3 % des cas, d’un échec thérapeutique et d’une rechute dans respectivement 16,7 % et 33,3 % des cas. L’antibiogramme a révélé une résistance à la rifampicine et à l’isoniazide dans tous les cas avec une résistance à la streptomycine dans 4 cas. Tous les patients ont été mis sous kanamycine, ofloxacine, pyrazinamide, éthionamide et éthambutol, la durée moyenne du traitement était de 24 mois avec surveillance étroite et les effets secondaires du traitement ont été retrouvés dans 41,7 % des cas. L’évolution sous traitement était marquée par la guérison dans 3 cas et par l’abandon dans 4 cas. Trois patients sont toujours en cours de traitement et 2 patients sont décédés.

La tuberculose multirésistante reste préoccupante, sa prise en charge est complexe, car le traitement est long avec des effets secondaires fréquents d’où l’intérêt d’un suivi rigoureux.