Violences conjugales, quelles difficultés pour les médecins ? - 01/03/08
Irène François [1 et 2],
Grégoire Moutel [2 et 3],
Isabelle Plu [1 et 2],
Isabelle Fauriel [1 et 3],
Christian Hervé [2 et 3]
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Objectif Le but de cette étude était de préciser, par une approche qualitative de la pratique de médecins, quels sont les difficultés et les blocages que peuvent rencontrer les médecins en présence d’une personne subissant des violences conjugales.
Méthode Dix-neuf médecins ont été sollicités pour participer à une évaluation de leurs attitudes à propos du repérage et de la prise en charge des violences conjugales. Ces médecins étaient sensibilisés à la dimension médico-sociale de leur pratique. Un questionnaire leur a été proposé lors d’un entretien avec un même investigateur pour tous. Les entretiens ont été lus et analysés par 2 évaluateurs. En cas de discordance, une relecture était effectuée, pour dégager une analyse consensuelle.
Résultats La durée moyenne des entretiens a été de 40 minutes. Les médecins interrogés (11 hommes ; 8 femmes) étaient âgés de 29 à 60 ans, et avaient de 6 mois à 36 ans de pratique. Les médecins connaissaient la violence surtout à travers ses traces physiques, ce qui ne permet pas le repérage de toutes les formes de violence. Les outils médico-légaux à leur disposition étaient mal connus et surtout souvent inadaptés à la demande de la femme.
Conclusion La notion de prise en charge globale de la personne, indispensable face à ces situations, doit être construite et précisée au cours de la formation des médecins, car le repérage et la prise en charge des femmes subissant des violences conjugales est une question d’atteinte à la personne.
Domestic violence: what are the difficulties for practitioners? |
Analysis of interviews among 19 practitioners within a town-hospital care network aimed at a global approach of patients |
Objective Using a qualitative approach of medical practice, the aim of this study was to specify the difficulties and pitfalls that practitioners are confronted with regarding persons suffering from domestic violence.
Methods Nineteen practitioners agreed to participate in an assessment of their attitude towards the recognition and management of domestic violence. These practitioners were aware of the medico-social dimension of their practice. A questionnaire was proposed during an interview conducted in all participants by the same investigator. The interviews were reviewed and analysed by two assessors. In the case of discordance, a second reading was made so that a consensus could be reached.
Results The interview lasted a mean of 40 minutes. The practitioners interviewed (11 men and 8 women) were 29 to 60 years old and had practiced for 6 months to 36 years. They all knew of such violence, notably through its physical impact, but this did not permit them to recognise all the forms of violence. The medico-legal tools at their disposal are not clearly understood and are often not adapted to the demands of their female patients.
Conclusion The notion of global management required in such cases must be developed and specified in medical training, because the recognition and management of “battered women” is a question of personal dignity.
Plan
© 2004 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 33 - N° 22
P. 1561-1565 - décembre 2004 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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