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Droit (ou devoir) de vivre. Droit (ou devoir) de mourir - 08/12/15

Doi : 10.1016/j.jemep.2015.10.020 
C. Huriet, Pr 1  : Sénateur honoraire
 8, rue de la Source, 54000 Nancy, France 

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Résumé

Durant des siècles « la médecine était une ». Ses fondements étaient d’essence religieuse et régis par des textes sacrés. Hippocrate, « le père de la médecine », en fit une discipline dont il organisa l’enseignement. Mais, dès cette époque, l’acte médical, c’était la rencontre d’une personne qui souffrait et d’un homme qui, par son savoir, était censé répondre à cette souffrance. Les relations médecins–malades étaient des relations de subordination. En moins d’un siècle, des bouleversements considérables sont intervenus. « La médecine n’est plus une, mais diverse ». L’accès à la connaissance, les espoirs suscités par les progrès de la médecine, les exigences nouvelles en matière de respect des droits fondamentaux imposent désormais un dialogue authentique entre le malade et le médecin. La médecine contemporaine – évolutions et perspectives : l’insuffisance rénale chronique, et les révolutions pronostiques et thérapeutiques dont elle a bénéficié, constitue l’exemple des évolutions qu’entraîne tout progrès technique en médecine, les prothèses, les organes artificiels, les robots, et demain, l’intelligence artificielle, qui créent des liens d’interdépendance entre l’homme et la machine. L’ingénieur et l’informaticien grignotent peu à peu le pouvoir du médecin ! D’ores et déjà une vigilance s’impose, afin de prévenir un glissement insidieux d’une médecine de plus en plus performante, grâce « au bon usage des machines », vers le transhumanisme. L’irruption des politiques publiques : les relations médecins–malades s’inscrivent dans un contexte sociétal, économique et financier, et il appartient à la collectivité c’est-à-dire à l’État d’assurer en toutes circonstances la protection et la sécurité des personnes et leur autonomie. C’est naturellement le rôle de la loi. À titre d’exemple de politiques publiques, références sont faites à la législation française, en matière de sécurité sanitaire et dans le domaine de la bioéthique. Le contenu et les spécificités des lois de bioéthique sont analysés, ainsi que la justification de leurs révisions périodiques. Nécessité et difficulté du questionnement éthique : que les politiques publiques assurent au citoyen la protection de sa santé et l’autonomie des personnes est une chose. Mais l’évolution des connaissances, l’accélération des découvertes et des innovations, et les espoirs qu’elles suscitent quant au pouvoir de l’homme sur sa propre destinée, lui donnent l’illusion que « tout devient possible »… Mais alors, à quel prix ? Le terme de « bioéthique », introduit par Van Reusselaer-Potter, biochimiste et professeur d’oncologie, voici 45ans, traduit le changement de paradigme dans lequel s’inscrivent la recherche et l’innovation, à savoir la recherche pour l’homme et sur l’homme, et l’utilisation du vivant, qui obligent à une réflexion sur le sens du progrès et les limites concernant le respect de la dignité de la personne et des principes éthiques universels : autonomie, bienfaisance, équité.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

For centuries “was one medicine.” The foundations were essentially religious, and governed by sacred texts. Hippocrates, the “father of medicine”, made a discipline which he organized teaching. But by that time, the medical act, it was the meeting of a person who suffered, and of a man who, by his knowledge, was supposed to respond to this suffering. Doctors–patients relations were subordinate relations. In less than a century, significant changes have occurred. “Medicine is not one but diverse.” Access to knowledge, the hopes raised by advances in medicine, new requirements in terms of respect for fundamental rights now require a genuine dialogue between the patient and the doctor. Medicine – contemporary developments and prospects: chronic renal failure, and the prognostic and therapeutic revolutions it received, is an example of the changes entailed by technical progress in medicine, prostheses, artificial organs, robots, and tomorrow, artificial intelligence, which create interdependencies between man and machine. The engineer and computer scientist gradually eat away the power of the doctor! Already vigilance is required to prevent an insidious shift from medical increasingly efficient through “the proper use of machines,” to transhumanism. The emergence of public policies: the doctors–patients relationship is part of a societal, economic and financial environment, and it belongs to the community that is to say the State to ensure in all circumstances the protection and the security of people and their independence. This is of course the role of the law. As an example of public policies, references are made to the French legislation, food safety and in the field of bioethics. The contents and characteristics of the bioethics laws are analyzed, and the justification of their periodic revision. Necessity and difficulty of ethical questions: what public policies to ensure the protection of citizen's health and independence of people is one thing. But the evolution of knowledge, accelerating discoveries and innovations, and hopes they arouse as to the man's power over his own destiny, giving him the illusion that “everything is possible”… But then, at what price? The term “bioethics”, introduced by Van Reusselaer-Potter, a biochemist and professor of oncology, 45 years ago, reflects the paradigm shift within which research and innovation, namely the search for man and humans, and the use of living, which require a reflection on the meaning of progress, and limitations on the respect for the dignity of the person and universal ethical principles: autonomy, beneficence, equity.

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Mots clés : Diversité de la médecine, Relations homme–machine, Organes artificiels, Éthique

Keywords : Diversity of medicine, Man–machine relations, Artificial organs, Ethics


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Vol 1 - N° 4

P. 517-521 - octobre 2015 Retour au numéro
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  • « La mort sociale : réflexions éthiques et d’anthropologie médicale »
  • P. Charlier, J. Hassin
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  • Les droits ne font pas une éthique
  • P. Valadier

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