L’excès de phosphate peut-il s’avérer aussi dangereux pour le système cardiovasculaire que l’excès de cholestérol ? - 28/11/15
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Résumé |
Par ses implications dans de nombreuses réactions biologiques et son rôle capital dans la structure du squelette, le phosphate apporté par notre alimentation, est indispensable à la vie. La phosphatémie, marqueur de la charge phosphatée de l’organisme, est maintenue dans des limites physiologiques grâce à des systèmes hormonaux agissant de concert sur l’intestin et le rein. L’hyperphosphatémie est considérée aujourd’hui comme un important facteur de risque non-traditionnel, prédictif de la morbi-mortalité cardiovasculaire. Plusieurs études épidémiologiques et expérimentales récentes ont en effet démontré un lien positif entre les concentrations sériques élevées de phosphate et la survenue de différentes maladies cardiovasculaires. Le phosphate, par des effets à la fois directs et indirects, est capable d’accélérer le processus de calcification vasculaire, d’induire une dysfonction endothéliale et une hypertrophie ventriculaire gauche, contribuant ainsi au risque cardiovasculaire. Le lien entre phosphatémie et événements cardiovasculaires a été mis en évidence non seulement dans la maladie rénale chronique, condition pathologique qui s’accompagne fréquemment d’une hyperphosphatémie, mais également, et de façon plus surprenante, dans la population générale, pour laquelle des valeurs de phosphate sérique situées autour de la limite supérieure de la normale, sont également prédictives d’accidents cardiovasculaires. Cette relation n’est pas encore clairement comprise, mais pourrait s’expliquer par l’augmentation constatée au cours de ces dernières années, de l’apport de phosphate inorganique alimentaire, présent dans les aliments transformés contenant des additifs phosphatés. Des stratégies préventives et curatives de l’hyperphosphatémie basées sur des régimes alimentaires ou sur l’utilisation de substances thérapeutiques visant à diminuer l’absorption intestinale des phosphates sont mises en place aujourd’hui, en particulier dans la maladie rénale chronique. De futures études seront encore nécessaires pour préciser le rôle de l’excès de phosphates alimentaires sur le système cardiovasculaire et l’intérêt d’utiliser des stratégies préventives et thérapeutiques dans la population générale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Phosphate is an essential mineral that plays a key role in human body. Phosphatemia, which can reflect the pool of phosphate, is maintained within a normal range thanks to a tight hormonal regulation. Several recent epidemiological and experimental studies have demonstrated that hyperphosphatemia is associated with increased risk of cardiovascular disease and mortality. Indeed, phosphate can exert deleterious effect directly or indirectly on cardiovascular system by accelerating cardiovascular calcification, promoting endothelial dysfunction and left ventricular hypertrophy. The association between phosphate and cardiovascular risk has been found in patients with chronic kidney disease, a pathological condition where hyperphosphatemia is frequent, due to an unbalance in mineral metabolism. More surprisingly, this association has been also established among people without chronic kidney disease. In the general population, studies have reported an increased risk of cardiovascular disease even at modestly elevated phosphatemia. The reason of this association is not yet clear, but could be due to, at least in part, to the increasing dietary intake of phosphate linked to a greater consumption of processed foods with phosphate additives. A better understanding of mechanisms of impaired phosphate metabolism in CKD as well as in the general population would help to clarify the possible role of excess dietary phosphate as a health risk factor.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Phosphate alimentaire, phosphatémie, insuffisance rénale chronique, maladies cardiovasculaires, calcification vasculaire
Keyword : Dietary phosphate, phosphatemia, chronic kidney disease, cardiovascular disease, vascular calcification
Plan
Vol 2015 - N° 476
P. 27-34 - novembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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