Acné rétentionnelle spectaculaire sous régorafénib - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Le régorafénib (Stivarga®) est un inhibiteur multi-kinase (ITK) oral ciblant VEGFR2, PDGFR, FGFR1, C-KIT, RET et BRAF. Utilisé pour les cancers colorectaux métastatiques, il est en développement dans les tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST), les carcinomes rénaux et les sarcomes des tissus mous. Les effets secondaires cutanés de cet inhibiteur tyrosine multi-kinase sont encore peu décrits dans la littérature.
Observation |
Un homme de 41ans, tabagique, était traité par régorafénib pour une récidive post-chirurgicale d’un sarcome pulmonaire de haut grade. Il développait, deux mois après l’introduction du médicament, une éruption acnéiforme sévère à prédominance rétentionnelle avec d’innombrables comédons touchant les épaules, le tronc, le visage et la face interne des cuisses. En l’absence d’amélioration sous doxycycline et soins locaux, un traitement par isotrétinoïne (0,5mg/kg/j) était instauré, sans amélioration à un mois, malgré l’arrêt du tabac. L’histologie corroborait l’aspect clinique d’acné rétentionnelle.
Discussion |
Les effets secondaires cutanés du régorafénib sont encore peu documentés. Le plus fréquent est un syndrome mains-pieds. À notre connaissance, aucun cas d’éruption acnéiforme rétentionnelle n’a encore été rapporté avec cet ITK. On distingue deux types de toxicités cutanées sous thérapies ciblées. Les folliculites papulo-pustuleuses inflammatoires, d’une part, bien connues sous anti-EGFR (cetuximab, erlotinib) et sous anti-MEK (trametinib), sont rarement associées aux lésions rétentionnelles. D’autre part, les lésions kystiques sont induites par les molécules ciblant BRAF comme les ITK multicibles (sorafenib et sunitinib) et les inhibiteurs de BRAF (vemurafenib et dabrafénib). Cet aspect rétentionnel semble s’expliquer par l’inhibition de cette voie moléculaire. Cependant, avec ces derniers traitements, on retrouve le plus souvent des microkystes et non des comédons ouverts comme chez notre patient. Le caractère profus de cette éruption est également remarquable.
Conclusion |
Nous rapportons un cas d’éruption acnéiforme étendue et rétentionnelle spectaculaire sous régorafénib, inhibiteur multi-kinase. Bien que cet effet soit connu dans d’autres thérapies ciblées, celui-ci n’a encore jamais été rapporté avec cet ITK.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Acné rétentionnelle, Régorafénib, Toxicité dermatologique
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S690 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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