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L’hyperpigmentation réticulée, une complication méconnue de la chimiothérapie - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.551 
M. Masson Regnault 1, , S. Boulinguez 1, L. Lamant 2, E. Tournier 2, N. Gadaud 3, C. Recher 3, V. Sibaud 1
1 Service d’oncodermatologie, institut universitaire du cancer, oncopôle, Toulouse, France 
2 Service d’anatomopathologie, institut universitaire du cancer, oncopôle, Toulouse, France 
3 Service d’hématologie, institut universitaire du cancer, oncopôle, Toulouse, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Par stimulation de la mélanogenèse, les chimiothérapies cytotoxiques induisent fréquemment des hyperpigmentations secondaires cutanées, unguéales ou muqueuses, parfois très spécifiques. Nous décrivons ici cinq patients ayant développé des lésions identiques et très caractéristiques d’hyperpigmentation réticulée. Cette complication n’avait été qu’exceptionnellement décrite dans ce contexte.

Patients et méthodes

Nous avons réalisé une revue systématique des cas observés entre 2011 et 2015, avec analyses cliniques, histologiques ou par microscopie confocale.

Observations

Cinq patients ont développé progressivement des lésions hyperpigmentées linéaires de même aspect, étendues et asymptomatiques, avec une distribution très nettement réticulée. Elles se localisaient prioritairement en région dorsale, avec une atteinte concomitante des cuisses chez deux patients. Une phase inflammatoire prurigineuse initiale était notée chez un seul patient. On isolait comme molécules inductrices le paclitaxel (deux cas) et une chimiothérapie d’induction par cytarabine (trois cas), seule ou associée à l’idarubicine. L’analyse histologique était identique, avec surcharge intrakératinocytaire en mélanine, incontinence pigmentaire et mélanophages dans le derme superficiel. Un aspect hyperpigmenté des kératinocytes basaux était également individualisé en microscopie confocale – MAVIG VivaScope 1500® – (deux patients). Les lésions régressaient lentement à l’arrêt du traitement.

Discussion

De nombreux agents chimiothérapeutiques peuvent induire une hyperpigmentation cutanée secondaire. Les lésions peuvent être diffuses (tanning reaction) ou plus souvent localisées sur les zones de contact, de pression ou d’occlusion. Des présentations plus caractéristiques sont également possibles, comme les hyperpigmentations serpigineuses supraveineuses ou les dermatoses flagellées spécifiques de la bléomycine. Le développement d’une hyperpigmentation avec une distribution réticulée n’avait été qu’exceptionnellement décrit jusqu’ici en association avec un traitement chimiothérapeutique. Les quatre patients individualisés dans la littérature avaient été traités respectivement par bléomycine, fluorouracile ou cytarabine. La description de cinq nouvelles observations avec la même présentation mais avec des molécules cytotoxiques différentes incitent à une individualisation nette de cette toxicité dermatologique chimio-induite, dont l’aspect clinique est tout à fait caractéristique.

Conclusion

Tout comme l’hyperpigmentation flagellée, l’hyperpigmentation réticulée représente une complication assez spécifique de la chimiothérapie. Elle n’apparaît pas exceptionnelle dans notre expérience clinique et son incidence est probablement sous-estimée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Chimiothérapie, Dermatose flagellée, Hyperpigmentation réticulée


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 Iconographie disponible à l’adresse : JDP2015iconographies.pdf.


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Vol 142 - N° 12S

P. S686 - décembre 2015 Retour au numéro
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