Leishmaniose muqueuse à type de macrochéilite : à propos de 5 cas - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
La leishmaniose, maladie parasitaire, réalise des tableaux cliniques polymorphes. À côté des formes viscérales et cutanées, de rares formes cutanéo-muqueuses ont été rapportées. En Tunisie, les très rares atteintes muqueuses par les leishmanies correspondent le plus souvent à une extension par contiguïté à partir d’une lésion cutanée. Nous rapportons 5 cas tunisiens de leishmaniose de la lèvre buccale, primitive isolée, révélées par macrochéilite.
Observations |
Il s’agissait de 4 hommes et une femme, 3 originaires du Nord-Ouest du pays et 2 originaires de Tunis, dont l’âge moyen était de 15,2ans (5–24ans). Les lésions siégeaient sur la muqueuse labiale chez les 5 malades réalisant une macrochéilite. Le diagnostic de leishmaniose a été établi sur l’isolement par examen direct de corps de Leishman pour tous nos malades. Le patient 4 avait été pris initialement cliniquement et histologiquement pour une macrochéilite de Miescher et avait reçu une corticothérapie générale avec une régression partielle puis récidive. Tous les patients ont répondu favorablement au traitement par antimoniate de méglumine en intramusculaire administré pendant 15jours. Pour les 5 malades, l’atteinte muqueuse n’avait pas le caractère mutilant décrit au cours des formes cutanéo-muqueuses du nouveau monde, ni la résistance au traitement.
Discussion |
Notre observation souligne deux faits : Tout d’abord, bien que la leishmaniose des muqueuses est exceptionnelle en Méditerranée, l’apparition d’une infiltration de la muqueuse buccale en zone d’endémie à Leishmania doit faire évoquer une infection leishmanienne et conduire à demander un examen parasitologique à la recherche de leishmanies ; C’est un examen rapide, peu coûteux et qui permet d’éviter des explorations inutiles et des retards diagnostiques. Enfin, contrairement aux lésions muqueuses du nouveau monde, classiquement invasives, destructrices et peu sensibles aux traitements anti-leishmanie, l’atteinte de la muqueuse buccale chez nos malades n’a pas entraîné de délabrement et a régressé rapidement sous traitement par antimoniate de méglumine.
Conclusion |
Notre observation montre l’intérêt de penser à la leishmaniose dans un pays d’endémie même devant une localisation et un aspect clinique inhabituels.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Leishmaniose muqueuse, Macrochéilite
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S623 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?