Les connaissances et habitudes en terme de protection solaire sont-elles les mêmes au nord et au sud de la France ? Étude comparative sur les plages de Nice et du Lac du Der - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Les stéréotypes culturels associent volontiers le risque solaire aux vacances sur les plages du sud, les sources d’exposition plus proches pouvant être occultées. Nous avons voulu confirmer l’hypothèse, issue d’une simple observation, que les estivants des plages du Lac du Der se protégeaient moins que ceux des plages de Nice.
Matériel et méthodes |
Construit en Champagne pour protéger Paris des inondations, le lac du Der est le plus grand lac artificiel de France. Il attire pour des week-ends ou des séjours 1,1 millions de visiteurs/an, principalement du nord-est de la France, mais aussi de Belgique, du Royaume-Uni ou des Pays-Bas. Deux enquêteurs ont interrogé à l’aide d’un questionnaire standardisé 495 personnes présentes durant l’été 2014 sur les plages publiques du lac du Der (n=284) ou de Nice (n=211). Dix-huit items concernaient les connaissances sur le risque solaire, 7, les méthodes de protection constatées ou déclarées et 10, les facteurs susceptibles d’avoir modifié le comportement depuis 5ans.
Résultats |
Les caractéristiques socio-démographiques (âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle) et le niveau de connaissances sur le risque solaire étaient identiques dans les 2 groupes (p>0,05 pour 83 % des items). En revanche, des méthodes de protection adéquates étaient moins souvent constatées (C) ou déclarées (D) (p<0,05) sur les plages du Lac du Der que sur celles de Nice : chapeau/casquette 12 % vs 20 % (C), lunettes 48 % vs 63 % (C), T-shirt 3 % vs 28 % (C), ombre ou parasol 13 % vs 40 % (C), écrans solaires d’indice>30 : 35 % vs 65 % (D). Les facteurs ayant induit un changement de comportement depuis 5ans ne différaient pas entre les 2 populations, les plus fréquemment cités étant les campagnes de prévention (19 %) et l’arrivée d’un enfant (11 %).
Discussion |
Les groupes interrogés, de structure socio-démographique et niveau de connaissance équivalents, avaient un comportement très différent, tant sur les donnés constatées (chapeau/casquette, lunette, ombre, T-shirt) que déclarées (écrans solaires). Ceci pourrait s’expliquer en partie par un rapport différent au risque et à la protection solaire, entre ces 2 lieux, alors que leur différentiel de latitude n’est que de 0,8 degrés et leurs index UV l’été, souvent proches. Les participants ont ainsi souvent expliqué qu’ils ne percevaient pas le Lac du Der, à l’inverse de Nice, comme une destination « balnéaire », ou « de vacances », et que le « soleil du nord » leur paraissait différent de celui « du sud ».
Conclusion |
Nous objectivons pour la première fois un comportement estival à plus haut risque dans cette région du nord, où la mortalité par mélanome est particulièrement élevée. Ceci suggère d’imaginer des campagnes de prévention moins stéréotypées et prenant mieux en compte tous les modes d’exposition solaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancers cutanés, Photoprotection, Prévention des risques
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S580 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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