Association maladie de VErneuil–SPondyloArthrite : l’étude VESPA - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
La maladie de Verneuil (MV) ou hidradénite suppurée est une dermatose inflammatoire chronique dont la prévalence est estimée à 1 % de la population. Des associations ont été rapportées avec d’autres maladies inflammatoires notamment digestives (MICI) et articulaires. L’objectif de l’étude VESPA était de caractériser cette association entre la MV et la spondyloarthrite (SpA).
Matériel et méthodes |
Étude prospective monocentrique, cas-témoin, incluant tous les patients vus de manière consécutive pour leur MV au CHU de Reims. Les témoins ont été appariés aux cas sur l’âge et le sexe. Tous les patients ont été examinés par un dermatologue (pour recherche et caractérisation de la MV) et un rhumatologue (examen clinique, diagnostic de SpA par le biais des critères ASAS). Le recueil des données était réalisé à l’aide d’un questionnaire standardisé reportant les caractéristiques des patients (âge, sexe, IMC, comorbidités), de leur MV (topographie, Hurley, ancienneté, lignes thérapeutiques, etc.). Des prélèvements biologiques ont été réalisés (biologie standard, CRP, génotypage HLA B27) ainsi qu’une IRM des sacro-iliaques. Les procédures de cette étude ont été validées par des accords CNIL, CCTIRS et du comité d’éthique local.
Résultats |
Quatre-vingt-neuf patients ont été inclus dans cette étude : 39 patients avec une MV et 50 témoins sains. Dans le groupe des patients atteints de MV : 70 % étaient des femmes, l’âge moyen était de 36ans et 19 % avaient des antécédents familiaux de MV. La durée moyenne d’évolution de la MV était de 13ans. Onze patients MV (28 %) validaient les critères ASAS de SpA. Pour 9/11 patients il s’agissait d’une SpA de forme axiale. Un seul patient dans le groupe témoin validait ces critères ASAS. Il n’y avait pas d’association significative avec la positivité du génotypage HLA B27 et pas de retentissement de l’ancienneté ou de la sévérité de la MV sur le risque d’avoir une SpA. Après ajustement sur l’âge, le sexe et les antécédents personnels ou familiaux de maladies inflammatoires potentiellement associées (MICI, psoriasis), la MV apparaissait comme un facteur de risque indépendant d’avoir une SpA (OR 19,5 ; IC95 % [1,7 ;216]).
Discussion |
Une étude prospective française récente avait identifié une prévalence de la SpA au cours de la MV estimée à 3,7 %. Dans notre étude VESPA, ce lien entre MV et SpA est clairement mis en évidence. Le dermatologue est un acteur central de la prise en charge de la MV. Il peut jouer également un rôle de sentinelle dans le dépistage des comorbidités associées à cette maladie (syndrome métabolique, surcharge pondérale, tabagisme) notamment des manifestations articulaires inflammatoires qui pourraient être évocatrices d’une SpA. Ceci pourrait avoir un intérêt diagnostique mais également thérapeutique avec l’arrivée de nouvelles classes thérapeutiques potentiellement active sur la MV et la SpA.
Conclusion |
Il s’agit de la première étude cas-témoin mettant clairement en évidence le lien entre MV et SpA.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hidradénite suppurée, Maladie de Verneuil, Spondylarthropathie
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S575 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?