Réaction inflammatoire aux tatouages de couleur et laser déclenché Nd:YAG - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Les réactions inflammatoires aux tatouages (RIT) sont des complications liées au pigment coloré placé dans la peau. L’élimination totale du pigment incriminé semble indispensable à la guérison. Le laser pigmentaire déclenché Q switché Nd:YAG est encore le gold standard des détatouages cutanés. Cependant, l’utilisation de ce laser dans l’indication de RIT est controversée dans la littérature. Il est évoqué un risque de manifestations inflammatoires systémiques sévères par la dispersion du pigment par voie interne.
Nous rapportons 4 nouvelles observations de RIT traitées avec le laser déclenché avec une très bonne tolérance et un bon résultat clinique.
Observations |
Il s’agit de 2 hommes et 2 femmes avec un âge médian de 40ans. Les couleurs responsables de RIT étaient le rouge dans 2 cas, le vert chez un patient et le bleu dans 1 autre cas. Le délai moyen de survenu de la RIT était de 4 mois (range : 2–6). L’histologie était réalisée dans trois cas et avait montré une hyperplasie cutanée lymphoïde (pseudo-lymphome) pour la couleur rouge et une réaction granulomateuse pseudo-sarcoidosique pour la couleur bleue.
Tous les patients ont été traités par le laser déclenché Q switché Nd:YAG (Medlite ou RevLite, Cynosure, Boston, États-Unis) associé aux dermocorticoïdes de classe 4 après l’information des bénéfices/risques du traitement.
Trois à 5 séances de laser espacées de 4 à 6 semaines ont été réalisées avec des fluences comprises entre 1,5–4 j/cm2 avec Medlite et jusqu’à 10 j/cm2 avec Revlite.
Les dermocorticoïdes ont été poursuivis jusqu’à disparition de la réaction inflammatoire initiale. La tolérance du traitement était excellente sans aucun signe de manifestation inflammatoire systémique et sans cicatrice cutanée résiduelle.
Discussion |
Les réactions inflammatoires aux pigments des encres de tatouage sont rares. Les réactions eczématiformes sont les plus fréquentes mais des réactions lichénoïdes, granulomateuses ou lymphomatoides ont été rapportées.
Certains auteurs recommandent l’élimination de ces pigments par voie « ex-corporis » soit par chirurgie, dermabrasion ou laser ablatif type CO2, car les lasers type déclenchés seraient susceptibles de provoquer la photolyse des dendrocytes dermiques riches en pigments de tatouage et la libération de ces derniers dans le compartiment interstitiel du derme avec un risque de réaction inflammatoire systémique.
Nos observations montrent que le laser déclenché Q switché Nd:YAG peut être utilisé pour éliminer le pigment sans réaction inflammatoire, avec par ailleurs un autre avantage qui est celui d’une moindre rançon cicatricielle.
Conclusion |
Le laser déclenché Nd:YAG associé aux dermocorticoïdes locaux est un traitement efficace et bien toléré pour traiter les réactions inflammatoires aux tatouages de couleur.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Allergie, Laser, Tatouage
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S532 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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