La pemphigoïde cicatricielle (PC) est une dermatose auto-immune dont le diagnostic repose sur la caractérisation par IFI d’Ac anti-BP180 et moins souvent anti-BP230, l’étude histologique des bulles et l’IFD de la zone péri bulleuse. Les biopsies doivent souvent être réalisées sur les muqueuses notamment oculaires avec un risque d’aggravation locale du décollement bulleux. Nous avons réalisé chez 6 patients un examen en microscopie confocale in vivo des muqueuses oculaire ou buccale chez des malades atteints de PC sans atteinte cutanée associée.

Il s’agissait de 4 hommes et 2 femmes d’âge moyen 76ans ayant bénéficié d’un EMCIV des faces externes des gencives et des culs de sacs conjonctivaux oculaires.

Une atteinte buccale était présente chez 3 patients sous la forme d’une gingivite desquamative. Un décollement bulleux sous-muqueux en microscopie confocale au moyen de la caméra Vivascope 3000 était mis en évidence dans les 3 cas. Quatre patients présentaient des manifestations oculaires, inflammatoires 2 fois, cicatricielles 2 fois. Dans les 2 cas d’atteinte inflammatoire était mis en évidence un décollement bulleux sous-muqueux.

La réalisation de biopsie des culs de sac conjonctivaux expose les malades atteints de PC à un risque d’aggravation des lésions locales de PC et de brides conjonctivales. Par ailleurs, en l’absence de bulles cliniquement visibles, il s’agit d’une biopsie non ciblée ce qui augmente le risque de faux négatif. L’examen de la totalité du cul de sac conjonctival ou de la gencive inflammatoire nous a permis de voir que les bulles infracliniques étaient, outre leur petite taille, peu nombreuses et réparties sur l’ensemble de la muqueuse inflammatoire, très à distance les unes des autres. Ainsi, la possibilité de caractériser un décollement bulleux de manière fiable et non invasive est un élément utile au diagnostic chez ces patients souvent âgés et douloureux.

Il s’agit des 2 premiers cas rapportés d’examen en MCIV visualisant de manière formelle les bulles des culs de sacs conjonctivaux. Un cas a déjà été rapporté mais la qualité plus que médiocre des images ne permettait pas de visualiser le décollement bulleux sur les images de cet article. Enfin, un seul type de caméra a permis l’examen des lésions buccales et oculaires.