Le syndrome de Lyell idiopathique a-t-il une origine médicamenteuse alimentaire ? Exemple de la phénylbutazone et de ses métabolites - 27/11/15
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Résumé |
Introduction |
La nécrolyse épidermique toxique et le syndrome de Stevens-Johnson (NET–SJS) sont des toxidermies sévères associées à une origine médicamenteuse clairement démontrée dans 70 % des cas et avec une molécule potentiellement incriminable dans 20 % des cas. Les NET–SJS sans aucun médicament incriminable sont qualifiés d’« idiopathiques ». La phénylbutazone (PBZ) est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) à haut risque de NET–SJS. Sa prescription est restreinte depuis 2011 à l’usage vétérinaire, notamment les bovins et chevaux, et par conséquent, la PBZ est in fine trouvée dans les viandes et le lait. L’objectif de ce travail était d’évaluer la présence de PBZ et/ou de ses métabolites dans les prélèvements sanguins de patients NET–SJS idiopathiques.
Matériel et méthodes |
Les patients du registre RegiSCAR ayant un NET–SJS confirmé et sans étiologie médicamenteuse, ont été identifiés et leurs prélèvements sanguins analysés. Un groupe témoin de 25 patients ayant un NET–SJS confirmé avec étiologie médicamenteuse a été constitué. Des dosages simultanés de PBZ, oxyphénbutazone (OPZ) et de suxibuzone (SBZ) ont été réalisés chez tous les patients par chromatographie liquide couplée à un spectromètre de masse triple quadrupôle selon une méthodologie validée au laboratoire suivant les recommandations de l’EMA. La limite de quantification était de 0,01mg/L. La PBZ, l’OPB et le SBZ ont été quantifiés après alcalinisation des sérums, extraction liquide–liquide au méthyltertbutylether, puis concentration par évaporation sous azote et reprise par la phase mobile. L’étalon interne était le diclofénac. Les étalons utilisés pour quantifier étaient compris entre 0,01 et 5mg/L. Chaque série de dosage a été validée au moyen de 3 témoins internes de qualité de concentration 0,025, 0,25 et 2,5mg/L.
Résultats |
Au total, 5 patients présentant un NET–SJS idiopathique et 25 patients témoins, à NET–SJS médicamenteux, ont été inclus dans l’étude. Leurs caractéristiques démographiques et cliniques sont détaillées en table 1. Les concentrations de PBZ, d’OPZ et de SBZ étaient inférieures à 0,01mg/L chez tous les patients quelle que soit l’origine de leur NET–SJS, médicamenteuse ou idiopathique.
Discussion |
Cette étude a mis en évidence une absence de détection sérique de PBZ et de ses métabolites chez des patients NET–SJS avec (n=25) ou sans étiologie médicamenteuse (n=5). Le rôle d’un agent médicamenteux présent dans l’alimentation aurait pu dans le contexte de NET–SJS idiopathique être discuté. En effet, parmi les molécules présentes dans la viande et ses dérivés, la PBZ est encore fréquemment utilisée et se caractérise par une demi-vie d’élimination de 50 à 105heures chez l’homme.
Conclusion |
La PBZ et ses métabolites, potentiellement présents dans l’alimentation, ne jouent pas de rôle inducteur dans une série de 5 patients présentant un NET-SJS idiopathique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dosage phénylbutazone, Syndrome de Lyell idiopathique, Nécrolyse épidermique toxique, Syndrome de Stevens-Johnson
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S430-S431 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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