Le traitement des disjonctions acromioclaviculaires est controversé, en particulier le stade 3 de Rockwood. Le stade 4 de Rockwood, correspondant à l’instabilité horizontale, est très certainement sous-diagnostiqué. L’objectif de cette étude était donc d’évaluer la reproductibilité inter- et intra-observateur de la classification de Rockwood, basée sur une analyse radiologique standard, comme cela est décrit dans l’article princeps.

Il s’agit d’une étude prospective radiographique, utilisant les données protocolisées du symposium de la Société française d’arthroscopie. Quinze dossiers radiologiques anonymisés ont été analysés par 6 examinateurs indépendants, à deux reprises, avec un intervalle libre d’une semaine. Ils comprenaient un cliché comparatif de face des deux cintres acromioclaviculaires selon Zanca, un profil axillaire et des clichés dynamiques de profil selon Tauber, pour démasquer une instabilité horizontale dynamique. Un protocole d’analyse précis a été mis en place comprenant des mesures sur chaque cliché, en valeurs absolues et en rapport pour s’affranchir des agrandissements radiologiques.

La reproductibilité sur les radiographies de face était bonne à excellente en inter- et intra-observateur. Sur les radiographies de profil, les mesures présentaient une reproductibilité modérée à bonne, mais les mesures variaient grandement d’un sujet à l’autre et des erreurs importantes étaient relevées sur certains dossiers. La reproductibilité sur les clichés dynamiques de Tauber était mauvaise à passable.

L’analyse radiographique des disjonctions acromioclaviculaires est reproductible dans le plan vertical et permet de diagnostiquer les disjonctions de stade II, III et V de Rockwood. En revanche, l’analyse dans le plan horizontal statique et dynamique ne présente pas une bonne reproductibilité et ne permet pas de diagnostiquer avec précision le stade IV de Rockwood.

I.