Spondylodiscites à pyogènes, traitement médical seul ou médicochirurgical : une étude de cohorte de 90 patients - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
Malgré des recommandations nationales et internationales pour la prise en charge des spondylodiscites infectieuses à pyogènes sur rachis non opéré de l’adulte (SDI), les indications et modalités de traitement médicochirurgical restent controversées. Les objectifs étaient d’identifier les facteurs cliniques et paracliniques associés à leur prise en charge initiale (médicale seule versus médicochirurgicale) et ceux associés à l’évolution sur le plan du déficit neurologique et de la douleur.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude de cohorte, observationnelle, monocentrique. Tous les patients présentant une SDI prouvées bactériologiquement, sur rachis natif, ont été inclus prospectivement de façon consécutive de 2000 à 2013. Le recueil des données était rétrospectif. Les patients ont été suivis pour : la prise en charge initiale (médicale versus médicochirurgicale), le déficit neurologique (échelle ASIA) et la douleur persistante (mesurée par les paliers d’antalgiques) à 4 mois.
Résultats |
Quatre-vingt-dix patients ont été inclus. L’âge médian était de 64ans, 63 % des patients étaient des hommes, 44 % des SDI étaient dues à Staphylococcus aureus et 31 % et ont été traitées médicochirurgicalement. En analyse multivariée, à la prise en charge initiale, la présence d’un syndrome sous-lésionnel clinique (OR ajusté : 43,1 [10,3–144] ; p<0,001) et en imagerie : la présence d’une destruction osseuse (OR ajusté : 4,5 [1,3–15,4] ; p=0,02), de signes de compression médullaire (OR ajusté : 28,3 [4,7–171] ; p<0,001) et/ou d’abcès épidural (OR ajusté : 4,5 [1,3–15,7] ; p<0,001) étaient des facteurs associés à la prise en charge médicochirurgicale des SDI. À 4 mois après le début du traitement, 29 % des patients traités médicochirurgicalement versus 75 % initialement (p<0,001) et 7 % versus 14 % (p=0,08) des patients traités médicalement avaient un déficit neurologique persistant. Seize pour cent des patients du groupe « traitement médicochirurgical » versus 31 % des patients du groupe « traitement médical » (p=0,14) gardaient une douleur résiduelle à 4 mois.
Conclusion |
Le traitement médicochirurgical des SDI était associé à une bonne évolution sur le plan neurologique et le niveau d’antalgie comparativement aux patients ayant reçu un traitement médical seul. Il s’agit ici d’un traitement sûr et efficace ayant toute sa place dans le traitement des SDI.
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Vol 36 - N° S2
P. A80 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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