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Incidence des effets indésirables des traitements médicamenteux de la thrombopénie immunologique de l’adulte. Résultats du registre CARMEN - 22/11/15

Doi : 10.1016/j.revmed.2015.10.295 
S. Mezaache 1, T. Comont 2, J. Germain 3, F. Montastruc 4, N. Brun 5, C. Dingremont 6, B. Castel 7, S. Arista 8, B. Godeau 9, O. Beyne-rauzy 10, D. Adoue 11, G. Moulis 12,
1 UMR 1027, Inserm-UPS, Toulouse, France 
2 Médecine interne, IUCT Oncopole, Toulouse, France 
3 Centre d’investigation clinique, CHU de Toulouse, Toulouse, France 
4 Inserm UMR 1027, faculté de médecine, Toulouse, France 
5 Médecine interne, centre hospitalier Jacques-Puel, Rodez, France 
6 Médecine interne, centre hospitalier de Bigorre, Tarbes, France 
7 Médecine interne, centre hospitalier de Lourdes, Lourdes, France 
8 Médecine interne, centre hospitalier d’Auch, Auch, France 
9 Médecine interne, CHU Henri-Mondor, Créteil, France 
10 Service de médecine interne et immunopathologie clinique, Institut universitaire du cancer, avenue Irène-Joliot-Curie, Toulouse, France 
11 Service de rhumatologie et immunologie clinique, place du Docteur-Baylac, Toulouse, France 
12 Service de médecine interne, CHU de Toulouse, Toulouse, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’incidence des effets indésirables (EI) des traitements médicamenteux de la thrombopénie immunologique (TI) en vie réelle n’est pas connue. L’objectif principal était d’estimer l’incidence des EI chez les adultes traités pour une TI ; les objectifs secondaires étaient de comparer ces incidences en fonction des classes pharmacologiques, et d’évaluer les facteurs associés à la survenue d’EI lié aux corticoïdes.

Patients et méthodes

La population d’étude était l’ensemble des patients inclus entre juin 2013 et décembre 2014 dans le registre Cytopénies Auto-immunes : Registre Midi-PyrénéEN (CARMEN). Ce registre est réalisé sous l’égide de la filière MARIH (maladies rares en immunohématologie). Il recueille prospectivement la prise en charge « en vie réelle » des TI incidentes de l’adulte en Midi-Pyrénées depuis juin 2013. Il vise l’exhaustivité. Ainsi, 20 centres investigateurs participent, incluant le CHU de Toulouse, tous les centres hospitaliers généraux et locaux dotés d’internistes ou hématologues, ainsi que trois établissements privés répartis sur tout le territoire régional. Un investigateur dans chaque centre inclut prospectivement tous les patients avec un nouveau diagnostic de TI et qui sera suivi dans la région, que le diagnostic soit fait en consultation ou en hospitalisation. En l’absence de refus de participation, les données recueillies sont les caractéristiques démographiques, le terrain, la description clinique de la TI, les examens prescrits au diagnostic et leurs résultats, les traitements reçus, les numérations plaquettaires, les évènements indésirables et médicalement significatifs. Chaque patient est suivi pendant 10ans. Chaque évènement indésirable est analysé au centre régional de pharmacovigilance Midi-Pyrénées par un interniste et un pharmacologue. En cas de lien de causalité établi, l’évènement est classé comme EI et le degré d’imputabilité est mesuré par l’échelle de l’Organisation mondiale de la santé.

Nous avons analysé les EI survenus pendant la période d’étude. Pour calculer les incidences, le dénominateur était la durée d’exposition aux médicaments de la TI. Des modèles Cox ont été réalisés pour évaluer les facteurs associés à la survenue d’EI sous corticoïdes. Les variables incluses étaient l’âge, le genre, le caractère primaire ou secondaire de la TI, le score hémorragique, la numération plaquettaire au diagnostic, l’existence d’un diabète, le score de comorbidités de Charlson et le nombre de médicaments concomitants.

Résultats

Parmi les 113 patients suivis dans la cohorte, 81 ont été exposés à au moins un médicament de la TI et avaient au moins une visite de suivi. Au diagnostic de TI, l’âge médian était 64ans (extrêmes : 18–95), 48,1 % des patients étaient des femmes, 74,1 % avaient une TI primaire, 69,1 % avaient des signes hémorragiques et la numération plaquettaire médiane était 7×109/L. Quatre-vingt (98,8 %) patients ont été exposés aux corticoïdes, 46 (56,8 %) aux immunoglobulines polyvalentes intraveineuses, 11 (13,6 %) aux agonistes du récepteur de la thrombopoïétine, 7 (8,6 %) au danazol et 7 à la dapsone, 6 (7,4 %) au rituximab. Trente-neuf (48,1 %) patients ont eu au moins un EI (58 EI au total). Les EI les plus fréquents étaient des infections (25,0 %) et les troubles endocriniens (18,5 %). Vingt-deux (37,9 %) étaient graves (ayant nécessité une hospitalisation ou l’introduction d’un traitement spécifique) et deux ont conduit au décès. L’incidence globale des EI au cours du traitement de la TI était de 4,2/100 personnes-semaines (intervalle de confiance à 95 % [IC95 %] : 3,2–5,2). Les corticoïdes avaient l’incidence d’EI la plus élevée (5,2 personnes-semaines, IC95 % : 3,6–6,8). En analyse multivariée, les facteurs associés à la survenue d’EI sous corticoïdes étaient l’âge>60ans (hazard ratio [HR] : 1,79 ; IC95 % : 0,77–4,15) et un diabète préexistant (HR : 2,73 ; IC95 % : 1,08–6,87).

Conclusion

Les EI dus aux traitements de la TI sont fréquents chez l’adulte. Les corticoïdes étaient la classe pharmacologique la plus pourvoyeuse d’EI, particulièrement chez les sujets âgés et diabétiques.

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Vol 36 - N° S2

P. A72 - décembre 2015 Retour au numéro
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  • Résultats d’une étude cas-témoins évaluant les facteurs prédictifs d’évolution vers le PTI multiréfractaire et actualisation de la cohorte
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  • G. Moulis, M. Lapeyre-Mestre, A. Palmaro, L. Sailler

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