Mortalité de la sarcoïdose en France : analyse en cause multiple de décès - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
Les patients atteints de sarcoïdose ont une durée de vie inférieure à celle de la population générale [1 ]. L’objectif de cette étude était de décrire la mortalité liée à la sarcoïdose en France.
Patients et méthodes |
L’ensemble des certificats des adultes décédés de 2002 à 2011, sur lesquels figurait le diagnostic de sarcoïdose, en cause initiale de la mort ou en cause associée, ont été colligés. Les données démographiques, les taux standardisés et les causes de décès aux niveaux national et régional ont été analysés. Les standardized mortality ratio (SMR) (nombre de décès observés/attendus) ont été calculés pour les causes les plus fréquentes de décès afin d’évaluer la surmortalité par rapport à la population générale.
Résultats |
Mille six cent soixante-deux certificats de décès comportaient le diagnostic de sarcoïdose, dont 801 en cause initiale et 861 en cause associée. La notification de la sarcoïdose comme cause initiale diminuait progressivement avec l’âge des patients (59 % pour les<40ans vs 45 % pour les>80ans) au profit d’une qualification comme cause associée. L’âge moyen au décès était de 70 (±13) ans. Le sex-ratio était de 1. Le taux standardisé de décès moyen était de 3,6/million d’habitants, sans variation significative sur la période étudiée. Le taux de mortalité était plus important chez les hommes lorsqu’ils étaient jeunes mais plus élevé chez les femmes lorsqu’elles avaient un âge avancé.
Lorsque la sarcoïdose était la cause initiale de décès, les principales causes associées étaient les maladies respiratoires chroniques (20 %), les maladies cardiovasculaires (17 %) et les infections (11 %). Lorsque la sarcoïdose était une cause associée, les principales causes initiales de décès étaient les néoplasies (25 %), les maladies cardiovasculaires (23 %) et les infections (10 %).
Par rapport à la population générale, il existait une surmortalité par infections, hémopathies malignes et néphropathies (SMR>1) et une moindre mortalité par pneumopathies bactériennes, maladies vasculaires cérébrales et néoplasies pulmonaires (SMR<1). La surmortalité par causes infectieuses était essentiellement le fait de la tuberculose (SMR=12,3 ; p<0,001), notamment chez les sujets de 45 à 65ans. La surmortalité par hémopathies malignes était plus marquée chez les sujets d’âge>85ans (SMR=4,7, p<0,001). L’analyse des SMR au niveau régional révélait un gradient Nord-Sud décroissant (SMR=5,2 en Alsace vs 2,3 en PACA).
Discussion |
La sarcoïdose est responsable d’une diminution de la durée de la vie d’une dizaine d’années (70 vs 81,1ans dans la population générale). Les infections, notamment la tuberculose, sont responsables d’une surmortalité chez les sujets d’âge moyen tandis que, chez les plus âgés, les hémopathies malignes semblent surreprésentées. A contrario, on observe une moindre mortalité par cancer du poumon, pneumopathies bactériennes et accidents vasculaires cérébraux. Il existe un gradient Nord-Sud, qui reflète vraisemblablement l’incidence de la maladie.
Conclusion |
Les causes de mortalité au cours de la sarcoïdose sont multiples mais réparties de façon non homogène en fonction des âges. La connaissance de ces causes pourrait permettre une meilleure identification et une meilleure prise en charge des facteurs de risque en fonction des âges et améliorer le pronostic de cette maladie.
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Vol 36 - N° S2
P. A51 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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