Mortalité associée à l’artérite à cellules géantes (Horton) en France pour la période 1980–2011 : analyse de la base de données CépiDC - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
Des études de cohortes, souvent sur de petits effectifs, ont montré que l’artérite à cellules géantes (ACG, Horton) ne modifie pas le risque global de mortalité par rapport à la population générale, mais augmente le risque de survenue de certaines comorbidités. Les données de mortalité issues de certificats de décès permettent des études à grande échelle sur les causes de décès, les comorbidités et l’évolution temporelle des décès. L’objectif principal de notre travail était d’analyser les causes de décès en relation avec un diagnostic d’ACG en utilisant les données colligées dans les certificats de décès.
Matériels et méthodes |
Cette étude a utilisé les données nationales du CépiDc extraites pour la période 1980–2011. Un certificat de décès était considéré en relation avec l’ACG si les codes 446.5 (CIM-9) ou M31.6 (CIM-10) étaient mentionnés en causes de décès principale ou associée et pour les décès survenus à un âge≥55ans. Nous avons calculé des taux annuels de mortalité (standardisés à la population européenne) en prenant comme numérateur le nombre de certificats annuels de décès en relation avec l’ACG et comme dénominateur les estimations annuelles de la population française (source INSEE). Les moyennes d’âge au décès pour les décès en relation avec une ACG ont été comparées à celles de la population générale (≥55ans) par un test de Student. Les tendances temporelles des taux de mortalité et de l’âge au décès ont été analysées par régression linéaire. À partir des certificats de décès (établis pour la période 2000–2011) qui mentionnaient un code d’ACG en cause de décès associée, nous avons étudié la distribution des causes principales de décès en calculant des ratios de mortalité standardisés (SMOR pour standardized mortality odds ratio) pour 19 affections représentant des causes fréquentes de décès dans la population générale et pour lesquelles une association à l’ACG est présumée.
Résultats |
Parmi les 14 927 440 certificats de décès établis pour la période 1980–2011, 14 996 mentionnaient l’ACG en causes principale ou associée de décès. Le sexe féminin représentait 68 % des décès avec un code d’ACG, versus 51 % des décès dans la population générale (≥55ans). Les taux annuels standardisés de mortalité augmentaient de 1980 à 2000 (p<0,001) et diminuaient de 2001 à 2011 (p<0,001). La moyenne d’âge au décès avec un code d’ACG était de 83,6ans versus 79,6ans dans la population générale (≥55ans) (p<0,001). La moyenne d’âge au décès a augmenté de 6,4ans de 1980 et 2011 pour les certificats avec un code d’ACG (p<0,001) et de seulement 3,2ans pour les décès dans la population générale (p<0,001). L’analyse comparée des 4427 causes principales de décès avec un code d’ACG en cause associée (période 2000–2011) et de celles de la population générale (≥55ans) pour la même période a montré un ratio plus élevé de décès par « anévrysmes artériels/dissections » (SMOR : 2,72 ; IC95 % : 2,01–3,62), par « maladie hypertensive » (SMOR : 2,02 ; IC95 % : 1,67–2,45) et par « infections » (pneumonies exclues) (SMOR : 1,84 ; IC95 % : 1,51–2,25), ainsi qu’un ratio moins élevé de cause principale de décès par « tumeurs solides » (hors cancers hématologiques) (SMOR : 0,52 ; IC95 % : 0,44–0,61).
Conclusion |
Ces résultats renforcent le postulat que l’ACG, en comparaison à la population générale, ne s’accompagne pas d’une nette surmortalité globale, mais pointent vers une majoration relative du risque de décès par les complications anévrysmales aortiques, hypertensives ou infectieuses. La hausse de l’âge au décès au cours du temps et la récente baisse du taux de mortalité pourraient refléter une amélioration de la survie des cas d’ACG et/ou un changement de ses caractéristiques épidémiologiques.
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Vol 36 - N° S2
P. A50-A51 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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