Méthodes non invasives d’évaluation de la fibrose au cours des hépatopathies chroniques : quelle combinaison optimale dans la vraie vie ? Résultats de l’étude ELASTIC - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
La fibrose hépatique est un processus associé à toutes les maladies chroniques du foie pouvant conduire à un stade avancé à la cirrhose. Détecter la présence d’une fibrose et en surveiller l’évolution améliorent la prise en charge des patients atteints d’hépatopathie chronique. Des méthodes non invasives (MNI), biologiques et radiologiques, ont été développées pour évaluer la fibrose en évitant dans certains cas d’éviter de recourir à la biopsie hépatique (PBH), qui reste cependant l’examen de référence [1 ]. Du fait de leurs limitations respectives, il est recommandé de réaliser au moins 2 MNI (dont 1 biologique) pour s’assurer d’un résultat concordant [2 ]. L’objectif de cette étude était d’évaluer dans la vie réelle la pertinence de la combinaison de MNI pour l’évaluation de la fibrose au cours d’hépatopathies chroniques.
Patients et méthodes |
Après recueil d’un consentement écrit, tous les patients consécutifs bénéficiant dans notre centre d’une évaluation de la fibrose dans un contexte d’hépatopathie chronique ont été inclus prospectivement. Chaque patient était évalué de façon concomitante par un test biologique (FibroTest, sauf en cas de traitement VIH : Fibromax ou Fibromètre), Fibroscan (Echosens, Paris, France) et échographie (Acuson S2000, Siemens). Les mesures de l’élastographie ont été réalisées par des investigateurs expérimentés, n’ayant pas accès aux résultats des autres MNI et/ou de la PBH. Les résultats ont été comparés pour la présence de fibrose significative (≥F2), de fibrose sévère (≥F3) ou de cirrhose (F4).
Résultats |
Au total, 94 patients ont été inclus : 77 % d’hommes, avec un âge moyen de 50±7ans, un IMC moyen de 24±6, une consommation d’alcool chez 12 %. L’étiologie de l’hépatopathie était majoritairement (n=82) une hépatite virale, B et/ou C, le plus souvent chez des co-infectés VIH (n=73). Pour les autres patients (alcool, stéatose, VIH, maladies systémiques), les caractéristiques n’étaient pas différentes sauf pour l’IMC plus élevé. On observait globalement une bonne concordance entre les tests biologiques, l’échographie et le Fibroscan. La concordance directe pour identifier les≥F2,≥F3 ou F4 entre l’échographie et les tests biologiques était de 63 %, 74 %, et 83 % respectivement. La concordance entre le Fibroscan et les tests biologiques était plus élevée, respectivement de 72 % (p=0,094), 82 % (p=0,093) et 86 % (p=0,285). La concordance entre Fibroscan et échographie était excellente, respectivement de 76 %, 90 % et 93 %. Nous avons évalué la pertinence d’un algorithme séquentiel utilisant les tests biologiques et le Fibroscan, puis dans un deuxième temps en cas de discordance, l’échographie. Pour l’identification respectivement des≥F2,≥F3 et F4, parmi les 28 %, 18 % et 14 % de cas discordants, l’échographie indique un taux de concordance de 73 %, 94 % et 85 % avec le Fibroscan et 27 %, 6 % et 15 % avec le test biologique.
Conclusion |
Dans la vraie vie, le choix du Fibroscan, du fait d’une meilleure concordance avec les MNI biologiques, permet d’éviter le recours à un 3e test dans ¾ des cas. En cas de discordance, et en dehors des patients avec IMC élevés qui limitent les performances du Fibroscan, l’échographie va majoritairement conforter l’évaluation du Fibroscan (notamment pour identifier les F3F4) et donc pourrait être évitée. Ces données sont particulièrement pertinentes concernant les indications des nouveaux antiviraux pour le traitement de l’hépatite C.
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Vol 36 - N° S2
P. A45 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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