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Traitement d’un syndrome périodique lié à la cryopyrine (CAPS) : efficacité de l’anakinra en cas d’échappement thérapeutique au canakinumab - 22/11/15

Doi : 10.1016/j.revmed.2015.10.208 
T. Comont 1, , J. Pourrat 2, C. Luxembourger 3, M. Talibart 3, D. Adoue 3, O. Beyne-rauzy 4
1 Médecine interne, IUCT Oncopole, Toulouse, France 
2 Néphrologie, hôpital Rangueil, Toulouse, France 
3 Service de rhumatologie et immunologie clinique, place du Docteur-Baylac, Toulouse, France 
4 Service de médecine interne et immunopathologie clinique, institut universitaire du cancer, avenue Irène-Joliot-Curie, Toulouse, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le CAPS est une fièvre récurrente d’expression clinique variable : urticaire familiale au froid (FCAS), syndrome de Muckle et Wells (MWS), syndrome chronique inflammatoire cutané et articulaire (CINCA). La base commune de ces affections est génétique, consistant en une mutation dans le gène NLRP3 qui intervient dans la réponse immunitaire innée, l’activité de l’inflammasome et la production de l’interleukine-1. Cette physiopathologie sert de base thérapeutique, le blocage de l’interleukine 1 étant le seul traitement efficace sur les symptômes et le risque évolutif amyloïde.

Deux thérapeutiques sont actuellement disponibles pour le traitement des CAPS : l’anakinra (Kineret®), un analogue du récepteur antagoniste de l’IL-1 (IL1RA), et le canakinumab (Ilaris®), un anticorps monoclonal dirigé sélectivement contre l’IL-1. Ces deux molécules ont par définition un mode d’action différent et leur place respective est donc à discuter. Nous illustrons ceci à travers une observation privilégiée.

Observation

Me… est âgée de 61ans lorsque le diagnostic de CAPS est évoqué devant l’association, depuis l’âge de 27ans, de poussées fébriles récurrentes durant en moyenne 4 à 6jours et accompagnées d’éruptions urticairiennes, d’arthrites, d’épisclérites, chez une patiente qui pose par ailleurs le problème d’une surdité précoce. On note sur le plan biologique, l’existence d’un syndrome inflammatoire percritique et la négativité de tout élément pouvant argumenter une origine infectieuse, auto-immune… Ce diagnostic sera confirmé par la mise en évidence d’une mutation du gène NLRP3 (mutation E-627-G Pr I. Touitou centre de référence des maladies auto-inflammatoires). Un traitement par canakinumab est alors débuté avec une réponse biologique et clinique complète (à l’exception de la surdité qui perdure). Deux ans plus tard, on assiste à une reprise évolutive de la maladie malgré la poursuite du traitement. L’hypothèse d’un échappement thérapeutique est alors évoquée et une substitution par anakinra est réalisée permettant la restauration de l’effet thérapeutique, effet qui est prolongé depuis plus de 60 mois.

Discussion

Cette observation permet d’illustrer, d’une part l’efficacité reconnue des deux molécules la substitution possible du canakinumab par l’anakinra en cas d’échappement thérapeutique.

Elle permet en outre d’évoquer la possibilité de phénomènes d’immunisation comme facteur limitant à l’action thérapeutique du canakinumab à l’image de ce qui est observé avec les thérapeutiques anti-TNF (phénomène plus classiquement observé avec les divers anticorps monoclonaux qu’avec les analogues des récepteurs).

Conclusion

L’anakinra peut donc être utilisé en relais du canakinumab en cas d’échappement thérapeutique.

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Plan


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