Efficacité et tolérance des anti-TNF? au cours des spondyloarthrites au centre tunisien : à propos de 32 cas - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
Nous nous proposons d’étudier l’efficacité et la tolérance des anti-TNFα chez des patients suivis pour spondyloarthrite (SpA).
Patients et méthodes |
Étude monocentrique rétrospective entre 2007 et 2015 de 32 patients colligés en milieu rhumatologique, ayant une SpA traités par anti-TNFα. L’efficacité a été évaluée sur des critères cliniques : dérouillage matinal, présence de réveils nocturnes, présence de rachialgies, de pygalgies, nombre d’articulations douloureuses et/ou gonflées, nombre d’enthèses douloureuses et pourcentage de patients consommant des AINS et/ou sous corticothérapie, les scores d’activité de la maladie (BASDAI, BASFI) et des critères biologiques : VS, CRP.
Résultats |
Notre étude a comporté 23 hommes et 9 femmes, âgés en moyenne de 27,7ans au moment du diagnostic. La SpA était axiale dans 87,5 % des cas, périphérique dans 46,8 % des cas, enthésitique dans 21,8 % des cas, associé à un psoriasis chez 9 patients et à une maladie de Crohn dans un seul cas. L’anti-TNFα a été débuté 7ans en moyenne après le diagnostic ; il s’agissait d’étanercept dans 21 cas, d’adalimumab chez 7 patients et d’infliximab dans 4 cas. L’efficacité primaire des anti-TNFα sur l’ensemble des critères cliniques et biologiques a été observée chez 29 patients (90,6 %) avec un délai d’action de un à trois mois après le début de la biothérapie. Le score d’activité BASDAI était passé de 6,1/10 [4,3–9,1] à 1,6/10 [0–4,5]. Chez ces patients, on a noté également une disparition du syndrome inflammatoire biologique. Cinq patients ont bénéficié d’un switch du traitement anti-TNF alpha avec bonne évolution dans 4 cas. Chez trois patients (1 SpA axiale et 2 SpA avec psoriasis), le changement de molécule était dû à une inefficacité primaire du traitement. Dans un cas, il a été motivé par un échappement thérapeutique à l’infliximab au bout de 18 mois. Dans un autre, l’apparition d’une cytolyse hépatique à 12 mois de traitement sous étanercept a nécessité l’arrêt de ce dernier et le recours à l’adalimumab avec bonne évolution. Parmi les autres effets indésirables sous biothérapie, on a noté la survenue d’une aplasie médullaire chez un patient sous infliximab compliquée de candidose œsophagienne ayant nécessité son hospitalisation en réanimation. Trois autres patients ont présenté des infections graves : le premier porteur d’une SpA avec psoriasis sous étanercept a été hospitalisé à plusieurs reprises pour myocardite virale, arthrite septique et hépatite virale A. Le deuxième a été traité pour surinfection de son psoriasis pustuleux et le dernier pour une infection bronchopulmonaire avec bonne évolution sous antibiothérapie par voie intraveineuse et arrêt transitoire du traitement pour chaque patient. Dans un cas, une angine érythémato-pultacée a été diagnostiquée et traitée en ambulatoire. Enfin, une uvéite paradoxale a également été observée chez deux patients sous étanercept et infliximab.
Conclusion |
Les anti-TNFα sont des traitements rapidement efficaces et assez bien tolérés dans les spondyloarthrites, ayant révolutionné la prise en charge et le pronostic de ce groupe de maladies. La fréquence et la gravité des effets indésirables de ces molécules peuvent être réduites par le respect du bilan pré-thérapeutique, une éducation rigoureuse des patients et un suivi attentif.
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Vol 36 - N° S2
P. A198 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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