Utilisation du rapport protéinurie/créatininurie à partir d’un échantillon urinaire pour l’évaluation de la protéinurie dans le myélome multiple - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
Le myélome multiple est caractérisé par la présence d’un clone plasmocytaire sécrétant une immunoglobuline monoclonale. Les critères de réponse thérapeutique se basent sur l’évolution du taux du composant monoclonal sérique ou urinaire. L’estimation de la quantité de chaînes légères libres (CLL) excrétées dans les urines se fait à partir de l’électrophorèse des protéines sur urines des 24heures, ou peut être assimilée à la protéinurie des 24heures dans le cas où elle est majoritairement composée de CLL. Le recueil urinaire des 24heures est contraignant, difficile à obtenir et peu reproductible. Une méthode fiable et simple d’évaluation de la protéinurie dans le myélome est nécessaire. Une alternative reconnue, notamment dans la prise en charge des néphropathies glomérulaires, est l’utilisation du rapport protéinurie/créatininurie ou RPC. L’usage du RPC dans les néphropathies de surcharge comme le myélome n’est pas validé.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude prospective, monocentrique, ayant inclus 20 patients hospitalisés pour un myélome, afin d’évaluer la corrélation entre le RPC sur échantillon urinaire et la protéinurie des 24heures. Durant 2jours consécutifs, les urines des 24heures ont été recueillies afin de déterminer la créatininurie, la protéinurie et le RPC. La qualité du recueil des 24heures a été déterminée en étudiant la stabilité de la créatininurie des 24heures entre j1 et j2. De plus, chaque jour, 3 recueils supplémentaires sur échantillon ont été effectués afin de mesurer le RPC (à 8, 12 et 16heures). Chaque RPC sur échantillon a été comparé au RPC calculé à partir des urines des 24heures, à la recherche de fluctuations nycthémérales de l’excrétion urinaire des CLL. La corrélation entre le RPC sur échantillon et la protéinurie des 24heures a été étudiée par calcul du coefficient de corrélation de Spearman.
Résultats |
Une corrélation significative a été observée entre le RPC sur échantillon (à 8heures) et la protéinurie des 24heures avec un coefficient de Spearman de 0,856 (p<0,0001) pour j1, et de 0,817 (p<0,0001) pour j2. Nous avons également montré une corrélation significative entre chaque RPC sur échantillon et le RPC calculé sur urines des 24heures, excluant ainsi des fluctuations nychtémérales de l’excrétion des CLL urinaires p<0,0001). De plus, en se basant sur les variations de la créatininurie des 24heures entre j1 et j2 chez un même patient, le recueil urinaire des 24heures apparaît peu reproductible, et peu fiable, bien que ce recueil ait été effectué durant une hospitalisation.
Conclusion |
Notre étude démontre la corrélation entre le RPC sur échantillon urinaire et la protéinurie des 24heures chez les patients ayant un myélome. De plus, nos résultats soulignent le manque de reproductibilité du recueil urinaire des 24heures. Le RPC pourrait être utilisé en remplacement de la protéinurie des 24heures dans le suivi des patients ayant un myélome. Cependant, la protéinurie reste une évaluation approximative de la quantité de CLL, qui est probablement surestimée. La quantification précise des CLL reste difficile et demande à être améliorée.
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Vol 36 - N° S2
P. A140 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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