Myélome multiple : étude descriptive de 94 cas - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
Le myélome multiple (MM) ou maladie de Kahler est une hémopathie maligne caractérisée par le développement d’un clone de plasmocytes tumoraux envahissant la mœlle hématopoïétique. Les manifestations rhumatologiques sont assez fréquentes du fait de l’infiltration tumorale du tissu osseux. Nous allons étudier les caractéristiques cliniques, biologiques et radiologiques des sujets myélomateux, ainsi que les protocoles thérapeutiques suivis et l’évolution de la maladie.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 94 dossiers de patients suivis pour myélome multiple durant la période allant de 1997 à 2014.
Résultats |
L’âge moyen de nos patients était de 66 ans±10 [36–86] dont 60 % avait un âge supérieur à 65ans. Le sex-ratio (H/F) était 1,5 avec une atteinte plus fréquente du sujet âgé masculin. Parmi nos patients ; 37,2 % étaient hypertendus ; 25,5 % étaient diabétiques ; 5,3 % avaient une insuffisance coronarienne. La circonstance de découverte la plus fréquente était des douleurs osseuses qu’on retrouve dans 69 % des cas, plus particulièrement du rachis dorsolombaire dans 37,2 % des cas et des douleurs osseuses diffuses dans 23,4 % des cas. Au total, 36,2 % des patients présentent des radiculalgies et une radiculalgie à type de lombosciatique dans 34 % des cas. Les autres circonstances de découverte étaient un tableau de compression dans 13,8 % des cas, de fracture pathologique dans 10,6 % des cas, et d’insuffisance rénale dans combien de 4,3 % des cas. La découverte fortuite était faite devant un pic des gammaglobulines dans 6,4 % des cas, une hypogammaglobulinémie ou un syndrome inflammatoire biologique dans 10,8 % des cas. Dans 5,3 % des cas, la découverte du myélome multiple était à cause d’un bilan étiologique d’infections à répétition. Sur le plan biologique, ils étaient classés stade III selon la classification de Durie et Salmon dans 58,5 % des cas, stade II dans 9,6 % des cas et stade I dans 21,3 % des cas. La valeur moyenne de la VS était à 100mm (à H1) et de la CRP à 17mg/L au moment du diagnostic. Sur le plan radiologique, 42,6 % avaient un tassement vertébral, au niveau du rachis dorsal dans 21,3 % des cas et au niveau du rachis lombaire dans 13,8 % des cas. L’IRM a été faite pour 51 patients, 45 % ont des lésions myélomateuses. Concernant les types de myélome : 26,6 % ont un myélome à IgG kappa, 19,14 % à IgG lambda, 21,3 % à IgA lambda et 13,8 % à IgA kappa. À noter que 81 % de nos patients étaient traités par chimiothérapie classique : melphalan-prednisone-thalidomidonte dans 36,2 % des cas et par le protocole de dexa-thalidomide dans 22,3 % des cas et 11,6 % ont été traités par autogreffe de mœlle osseuse. 56,7 % des patients avaient reçu des bisphosphonates à type d’acide zolédronique, et 11,5 % des patients avaient bénéficié d’une radiothérapie de la zone infiltrée. Et durant le suivi, 38,3 % des patients avaient développé des complications infectieuses : 21 cas d’infection broncho-pulmonaire, 5 cas d’infection urinaire, 3 cas d’arthrite septique. De plus, 23,4 % des malades avaient développé une hypercalcémie sévère, 16,7 % une insuffisance rénale et 31,9 % une anémie. Par ailleurs, la rémission était complète chez seulement 5,3 % des patients, partielle chez 13,8 %. 13,8 % avaient un échec complet et 13,8 % avaient une rechute du myélome. Seize patients étaient décédés au cours de l’évolution de leur maladie. La cause de décès était une infection chez 6 patients (soit 4 cas par infection broncho-pulmonaire, un cas par méningite et un autre par septicémie), les autres par cause cadiovasculaire ou thromboembolique.
Conclusion |
Le pronostic des patients atteints du MM est très variable. La chimiothérapie peut stopper l’évolution ou la retarder mais ne prévient pas les complications. La fréquence des infections au cours du myélome multiple aggrave le pronostic des malades et augmente la mortalité, d’où l’intérêt d’une bonne prise en charge thérapeutique avec lutte contre tous les facteurs de risque infectieux sans oublier la vaccination chez ces patients.
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Vol 36 - N° S2
P. A139-A140 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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