Leishmaniose cutanée : une parasitose encore d’actualité en Tunisie - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
La leishmaniose cutanée (LC) sévit encore à l’état endémique en Tunisie avec une répartition inégale de sa fréquence dans les différentes régions du pays liée à la présence de zones de forte endémicité. Bien que souvent traitée en ambulatoire, la LC représente un motif d’hospitalisation qui n’est pas rare en Tunisie. L’objectif de notre travail était de décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives des patients hospitalisées pour LC.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective monocentrique des patients hospitalisés pour LC entre janvier 2003 et janvier 2015.
Résultats |
Durant la période de l’étude, 32 cas de LC ont été recensés, parmi ces patients, seuls les dossiers des patients ayant nécessité l’hospitalisation ont été analysés, ainsi 19 cas ont été retenus. Ces 19 patients se répartissaient en 15 hommes et 4 femmes avec un sex-ratio H/F de 3,75. L’âge moyen était de 32,5ans (22–35ans). Quatorze patients provenaient de zones d’endémie de la leishmaniose. L’interrogatoire avait révélé la notion de piqûre d’insecte dans 6 cas, dans les autres cas la piqûre était passée inaperçue. L’hospitalisation était indiquée devant la présence de lymphangite dans 6 cas, d’une atteinte pluri-lésionnelle, péri-articulaire ou l’association des deux dans les autres cas. Le délai diagnostique moyen était de 2 mois et demi. La forme clinique était cutanée pure dans 18 cas et cutanéo-muqueuse dans 1 cas. Le siège des lésions était les membres inférieurs dans 17 cas et la face dans 2 cas. Cinq patients avaient une atteinte péri-articulaire. La recherche de leishmanie était positive dans 17 cas, dans les deux cas restants elle n’était pas réalisée. Le traitement était basé sur le glucantime en IM ou en IV dans chez 18 patients et un patient avait reçu du glucantime en intra-lésionnel. La durée moyenne du traitement était de 14jours. Une stibiointolérance au glucantime était observée chez un patient, deux autres patients ont présenté une intolérance au glucantime avec fièvre et arthralgies et une patiente a présenté des modifications électriques à l’ECG ainsi qu’un granulome aux sites d’injections. L’évolution était favorable dans 11 cas, chez 7 patients l’amélioration n’était que partielle et un patient a présenté une réactivation de la leishmaniose après l’arrêt du traitement.
Conclusion |
La fréquence de la LC dans notre structure hospitalière s’explique en partie par un biais de recrutement puisque nos patients qui sont tous des agents de la sécurité intérieure effectuent leur entraînement dans un centre situé dans la zone de Kairouan qui représente une zone d’endémie de la leishmaniose. La persistance de la leishmaniose et la relative augmentation de sa fréquence s’explique par le relâchement dans les moyens de lutte entrepris pour éradiquer cette parasitose dans notre pays.
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Vol 36 - N° S2
P. A124 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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